De notre correspondant à Oran Samir Ould-Ali Louisa Hanoune en est convaincue : la compromission du politique avec le milieu des affaires et de la finance menace la stabilité de notre pays. La preuve ? Elle la voit dans le phénomène des nouvelles et colossales fortunes qui sont nées brusquement ces dernières années alors que la majorité du peuple algérien lutte contre la précarisation de son pouvoir d'achat : «Ceux-là, a-t-elle insisté, veulent absolument imposer le système clientéliste et ne veulent pas d'une stabilité qui menacerait leurs intérêts mercantiles.» Dans un meeting qui l'a réunie à ses militants et sympathisants, hier vendredi à la salle El Feth, la candidate malheureuse de la dernière élection présidentielle est naturellement revenue sur la fraude dont, affirme-t-elle, l'ampleur la mène à s'interroger sur ce qui est en train de se tramer en Algérie : «Les résultats que nous avons obtenus lors des élections sont très proches et nous sommes même parfois sortis premiers. Mais tout a été truqué par une fraude massive sans précédant à laquelle des responsables locaux se sont adonnés sans aucune retenue», a encore dénoncé Louisa Hanoune en se félicitant toutefois que «ce score brejnévien, une honte pour le pays» n'ait pas provoqué de dérives. Mais l'Algérie, regrette-t-elle «perd sa crédibilité et offre un argument pour les puissances financières qui peuvent désormais exercer des pressions pour fructifier leurs intérêts au détriment de la majorité des Algériens.» Pour Mme Hanoune, l'Algérie se trouve face à son destin «et nous avons le choix entre les forces de la réaction et celles du progrès. Notre parti ne peut qu'opter pour la seconde solution car nous sommes du côté des jeunes, des femmes et des travailleurs», a-t-elle encore une fois assuré à ses militants.