De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Depuis quelques jours, le secrétaire général du syndicat ArcelorMittal est menacé de mort, lui et sa famille, à travers des appels téléphoniques anonymes et des graffitis sur les murs de sa maison. Ces graffitis, comportant des qualificatifs que l'on ne peut citer ici et des menaces de mort sans équivoque, ont été inscrits dans la nuit de jeudi à vendredi, selon M. Smaïl Kouadria, SG du syndicat, sur le mur d'enceinte de sa maison. «C'est faire preuve de lâcheté que de m'attaquer de la sorte et perturber la quiétude de ma famille», confie-t-il. «Qu'on vienne m'affronter sur le terrain et de face. Moi, je défends les travailleurs et leurs intérêts ainsi que ceux de la société pour laquelle je travaille et, sur ce point, je ne céderai jamais, quelles que soient les menaces et les pressions. D'ailleurs, j'en ai informé les services de sécurité et porterai plainte contre x en début de semaine au tribunal d'El Hadjar.» Faisant le lien entre les différents scandales qui ont secoué le complexe sidérurgique ArcelorMittal depuis quelque temps, il déclare que ces menaces ont lieu suite aux dénonciations qu'il avait faites et qui ont mis au jour l'affaire GSW, la société turque EFES, Karamaden et le changement opéré récemment à la tête du comité de participation auquel le syndicat a contribué de manière active. «On ne me pardonne pas d'avoir défendu les intérêts et les droits des travailleurs et d'avoir activement participé à empêcher ou à stopper des arnaques et des escroqueries dont le complexe a été ou allait être victime. Ce sont des milliards qui sont en jeu, de gros intérêts de sociétés parasites qui ont voulu profiter sur le dos des travailleurs ; nous avons combattu ces pratiques, nous les avons dénoncés et nous suivons toujours le développement de ces affaires ; ces menaces n'arrêteront pas le syndicat.» Rappelons que M. Kouadria a vécu une situation similaire en 1999/2000, à l'époque de Sider quand il avait dénoncé une arnaque de 12 millions de dollars de la part d'une société néo-zélandaise. Là aussi des menaces, des pressions et des tentatives de corruption avaient été «essayées». Après 2 ans de procédure, Sider a pu récupérer 2 millions de dollars.