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Khemis Miliana peine à s'investir dans l'industrie
Après avoir tourné le dos à sa vocation agricole
Publié dans La Tribune le 23 - 06 - 2008


Photo : Zoheïr
De notre envoyé spécial à Khemis Miliana
Ziad Abdelhadi
La zone d'activité industrielle reste, à ce jour, désertée, que seules la broussaille et les herbes sauvages ont investie faute d'investisseurs.
Un état des lieux qui fait le bonheur des petits éleveurs d'ovins et de caprins du coin. C'est dire qu'aujourd'hui parler d'activités industrielles dans la région de Khemis Miliana peut se résumer à la présence de trois entreprises publiques et d'une entreprise privée, elle-même anciennement étatique. Le tableau n'est guère reluisant et de surcroît n'invite pas à l'optimisme sauf rare exception. Il schématise on ne peut mieux dans quelle situation se retrouvent de nombreuses entreprises industrielles du secteur public implantées sur tout le territoire national. Si pour l'une le sort a été scellé, pour une autre on attend que la tutelle tranche ; la troisième la seule à avoir survécu,parmi les EPL qui existaient auparavant, vient d'être déclarée comme étant une entreprise solvable. Vient, ensuite, celle perchée sur les hauteurs de la ville, à l'agonie, et, enfin, la quatrième sauvée in extremis après sa reprise par un opérateur national.
Après des années de quasi-inactivité, la raffinerie de sucre reprendra, enfin, du service
Pour rappel, cette usine dont les travaux de réalisation ont commencé, en 1964, est entrée en production en 1966. Elle s'étale sur une superficie de 25 hectares, implantée sur le territoire de la commune de Sidi Lakhdar, à l'ouest de Khemis Miliana, produisait uniquement jusqu'en 1970 du sucre à partir de la betterave sucrière cultivée dans la région. Cette usine est l'une des toutes premières construites en Algérie juste après l'indépendance. Ce qui fait d'elle un témoin de la politique industrielle menée à l'époque. Elle produisait à ses débuts près de 300 tonnes de sucre par jour en période d'activité. En effet, «l'usine tournait tout au plus pendant seulement quatre mois par an, du fait qu'elle dépendait exclusivement de la récolte annuelle de betterave sucrière, mettant ainsi les installations à l'arrêt pendant le reste de l'année. Et, du coup, tout le personnel permanent, environ trois cents, était payé à ne rien faire. Quant aux saisonniers recrutés pour les besoins d'intenses activités, après, leur présence n'était d'aucune utilité. C'est dire qu'une telle situation de gel de l'usine pendant les trois quarts de l'année ne pouvait être toléré», nous a expliqué Haouki Mohamed, P-dg actuel de l'entreprise, rencontré sur place. Selon lui, d'autres facteurs sont venus encore mettre en difficulté l'usine. «Les agriculteurs se détournant peu à peu au fil des ans de la culture de la betterave sucrière pour d'autres types de culture, cela rendit ainsi difficile l'approvisionnement de l'usine en betteraves. Pis : les rendements sont devenus insignifiants et la betterave récoltée qui pesait en moyenne trois à quatre kilos ne dépassait guère 400 à 500 g. Avec un tel poids, la quantité que l'on en tirait devenait dérisoire, et, par effet d'entraînement, la production de l'usine ne pouvait que diminuer. Un manque à gagner qui a mis l'entreprise devant d'énormes difficultés financières. Elle n'arrivait plus à honorer ses dettes dues aux besoins de son fonctionnement et à son équilibre budgétaire.» Toujours d'après notre interlocuteur, «par conséquent, il fallait trouver une solution au plus vite pour espérer voir, enfin, l'usine tourner à plein régime ou, tout au moins, la faire sortir de l'impasse dans laquelle elle se trouvait». C'est ainsi qu'«en 1984, il fut décidé en haut lieu de greffer sur l'activité de l'usine, le raffinage de sucre roux d'importation, histoire de faire tourner l'outil de production à longueur d'année». Mais qu'à cela ne tienne, l'importation de sucre coûte énormément d'argent et l'usine n'était pas en mesure de s'approvisionner par ses propres moyens financiers. Devant cette impasse, les dirigeants de l'époque, sollicités par la société Cevital, le groupe de la grande distribution Blanky et LTC, ont fini par signer des conventions avec ces dernières pour leur fournir du sucre blanc raffiné à partir du sucre roux livré par les sociétés citées ci-dessus. Une formule de processing qui a beaucoup plus servi les sociétés que l'entreprise de raffinage de sucre de Sidi Lakhdar. «Au bout de quelques mois, on s'est vite aperçu au sein de l'entreprise que cette formule de prestation était beaucoup plus profitable aux sociétés qu'à l'entreprise. Les maigres dividendes récoltés à partir du processing ne suffisaient même pas à couvrir la masse salariale de l'entreprise. C'est pourquoi il a été décidé de mettre fin aux conventions passées avec les partenaires. Depuis, la situation de l'usine n'a pas cessé de se dégrader sur tous les plans», a souligné le P-dg. Et de poursuivre : «L'établissement s'est retrouvé livré à lui-même. La chaîne de production ne fonctionnait que de façon occasionnelle et de manière à assurer les salaires du personnels sur place et acheter les consommables.» En somme, un tableau guère reluisant et les pouvoirs publics ont vite réalisé que la seule solution qui puisse sauver ce site industriel viendrait uniquement de sa privatisation. «Nous avons reçu la visite d'un groupe d'opérateurs anglais. Après avoir visité toutes les installations et les moindres recoins du périmètre de l'entreprise, ils nous ont signifié par correspondance que notre usine devrait connaître de profondes transformations, car, pour eux, l'outil de production était totalement obsolète, ce qui induit sa totale modernisation. Cela voulait dire consentir un très lourd investissement. Quant à la question du personnel en place, il devrait lui aussi faire l'objet de formation spécifique si les Anglais venaient à se rendre acquéreurs de l'unité. Telles étaient leurs perspectives dans le cas où ils devenaient acquéreurs . Depuis, il semblerait que ces derniers se seraient rétractés», a fait savoir le premier responsable de la raffinerie de sucre de Sidi Lakhdar. «La bouée de sauvetage de l'entreprise a finalement résidé dans la prise de décision par le conseil des participations de l'Etat [CPE] qui a cédé la raffinerie à la SARL Ouest import pour un montant de 900 millions de DA», a précisé le P-dg. Une nouvelle très bien accueillie par l'ensemble des travailleurs qui, jusque-là, doutaient que leur entreprise puisse trouver acquéreur. Certains travailleurs rencontrés lors de notre passage dans l'usine, interpellés sur la question, ont déclaré tout de go : «Toutes nos inquiétudes se sont dissipées après cette nouvelle.» Des exemples de privatisations d'entreprises qui se sont avérées bénéfiques à leur personnel se comptent par dizaines. Cela laisse confiants les travailleurs de la raffinerie de sucre de Sidi Lakhdar qui diront dans ce sens : «Nous sommes ainsi rassurés pour nos postes d'emploi et libérés des inquiétudes qui planaient sur nous.» En somme, l'usine connaîtra un nouveau départ, ce qui était fort attendu dans la région.
L'unité de production d'aliments pour bétail fonctionne au ralenti
Située juste en face de la raffinerie de sucre et séparée d'elle par la route départementale qui mène au chef-lieu de la commune de Sidi Lakhdar, l'unité de production d'aliments pour bétail donne l'apparence d'un site qui se morfond indéfiniment. Pour en savoir plus, nous avons tenté de contacter un responsable. On nous répondra qu'en l'absence du directeur général, pour congé, toute communication devient impossible. Malgré notre insistance, pas la moindre information ; c'est à croire que la consigne est claire et appliquée à la lettre : seul le premier responsable est habilité à se prononcer ! Ce qui, au demeurant, pousse à penser que ce refus catégorique de communication est délibéré pour éviter toute mauvaise interprétation sur l'activité et la gestion de cette unité. Cela dit, nous n'avons pu remarquer, lors de notre très bref passage et sans trop nous éloigner du poste de contrôle, faute de permission, aucun signe d'activité. Les allées qui séparent les silos ou ce qui paraissait de l'extérieur des hangars où l'on moud les graines de maïs et de soja ne dégageaient aucun bruit qui puisse dire que l'outil de production est en fonction. Des indices qui portent à croire que, si activité dans cette unité il y a, elle est au ralenti. Pourquoi ? Nous n'en saurons rien pour autant. Le portail de fer qui s'est vite refermé derrière nous démontre quelque peu que les curieux sont indésirables dans ce site.
L'entreprise Sotramet à sauvegarder
La Société de transformation de métaux (Sotramet), seule entreprise publique locale à avoir évité la dissolution, s'accroche tant bien que mal à mener une activité quelconque. Selon son directeur général, M. Moujar, «la décision prise par la tutelle de nous qualifier comme entreprise à sauvegarder est du moins logique dans le sens que Sotramet a réussi ces dernières années des chiffres d'affaires intéressants, suite aux ventes qu'elle réalise». Pour rappel, Sotramet, qui se situe à la sortie ouest de Khemis Miliana et jouxtant la RN (Alger-Oran), s'étend sur une superficie de 27 000 m⊃2;. Elle produit, surtout, des citernes industrielles, des bouches d'égout, des tampons de voies et d'avaloir pour les collectivités locales, notamment des wilayas d'Aïn Defla, Chlef et Tissemsilt, ainsi que de la charpente métallique. M. Moujar souligne : «Ce sont là nos produits phares car la demande est importante.» Cette EPL possède aussi un atelier de menuiserie-ébénisterie pour la production de boiserie bâtiment et de mobilier de bureau. On apprendra également que cette entreprise fonctionne avec 55 employés et que la production de citernes montées sur essieu de camion pour le transport de carburant sera lancée prochainement. Un contrat de commandes a été signé avec un particulier pour la réalisation de telles citernes. Autre projet inscrit : celui de la future fabrication de bennes-tasseuses.
Soulignons, enfin, et comme l'a avancé M. Moujar, «pour développer encore plus la production de Sotramet, un besoin de financement extérieur est indispensable, car nous disposons de sérieux atouts : des installations prêtes à recevoir de nouveaux outils de travail et un savoir-faire dans le domaine de notre activité».
Que reste-t-il de l'unité Eniem de Miliana ?
Nichée sur les hauteurs de la ville de Miliana, l'Eniem, vestige d'une économie dirigée et qui faisait jusqu'à une certaine époque la fierté de l'historique ville de Miliana par sa production de baignoires et autres produits domestiques, a visiblement perdu de sa réputation de site industriel de référence. C'est à croire aussi que cette unité de l'Eniem a subi de plein fouet l'ouverture du marché et, qui plus est, son emplacement l'a plongée dans l'oubli total. Lors de notre passage, il ne nous a pas été permis d'en savoir un peu plus car, là encore, la seule personne habilitée à nous recevoir était absente. Dans le voisinage immédiat de l'usine, implantée en pleine zone urbaine, des habitants du coin nous ont révélé que l'activité de l'entreprise s'amenuise de jour en jour. «Preuve : le mouvement des camions entrant et sortant, aussi bien ramenant de la matière première que venant prendre livraison des produits de l'unité, n'est plus ce qu'il était», dira Si Cherfaoui, octogénaire, témoin oculaire des années où les camions faisaient l'appoint pour être servis, tellement la demande était importante. «Ce n'est plus qu'un lointain souvenir», dira-t-il avec regret. Il juge intéressant de nous rappeler que «du temps où l'unité fonctionnait à plein régime, cela faisait marcher beaucoup de commerces attenant à l'unité car les clients qui venaient pour la plupart de loin s'attablaient au café, prenaient des casse-croûte ou prenaient des repas dans la gargote du quartier sans oublier d'acheter chez le buraliste cigarettes et tabac à chiquer se consommant rapidement. Cela freinait ainsi l'impatience des gens venus acheter des produits de l'Eniem de Miliana». On apprendra de certains habitants du quartier que presque tout le personnel de l'unité est de Miliana, mis à part quelques cadres qui font la navette entre Khemis Miliana et où ils résident. En attendant que la tutelle prenne la décision, soit de relancer l'activité, ce qui, apparemment, est peu probable pour diverses raisons sachant que la relance de l'activité reste tributaire d'un lourd investissement, la société mère n'en ayant pas les moyens.
Reste la voie de la privatisation. Mais qui sera cet opérateur étranger ou national qui irait investir dans un lieu aussi reculé des voies de transport pour un bon acheminement des besoins de l'unité et de ses produits ?
La briqueterie d'El Khemis renaît de ses cendres
L'unité de produits rouges d'El Khemis, implantée juste à la périphérie ouest, est desservie par une voie ferrée datant de l'ère coloniale. Elle a connu, depuis sa prise en main par l'ex-Société nationale des matériaux de construction (SNMC), des déboires multiples au point qu'elle a frôlé la paralysie totale. La décision de la privatiser prise par le CPE demeurait tout indiquée. C'est ainsi qu'en 2006, elle fut reprise par un opérateur national sous le sigle commercial «Société par actions Khemis (SPAK)». Un responsable de l'établissement en question, qui a daigné nous recevoir à l'entrée de l'unité, a averti tout de go qu'aucune information ne nous sera donnée au sujet de l'activité de l'entreprise. Un accueil aussi froid nous a vite fait comprendre qu'il valait mieux rebrousser chemin.
Cela dit, compte tenu de la file de camions attendant de prendre livraison des produits rouges fraîchement sortis des fours de cette usine, il faut croire que la production bat son plein sur le site du fait d'un carnet de commandes assez fourni et d'une demande locale en briques consistante.
C'est dire que le nouveau patron de la briqueterie d'El Khemis a vu juste en se rendant acquéreur de ces installations.


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