De notre correspondant à Montréal Youcef Bendada En l'espace de quelques jours, la bonne fortune est venue sourire à Lyes Salem, Samir Gasmi et à l'inattendu Abid Louafi. Vraiment, il y a de quoi pavoiser avec ces bonnes nouvelles qui arrivent, en moins d'une semaine et qui vous mettent du baume au cœur ! Quelle semaine ! Pour commencer, une anodine 16e dictée des Amériques, qui se déroule au sein de l'Assemblée nationale du Québec et qui couronne les efforts du senior Abid Louafi. Ensuite une 25e édition du Festival PanAfrica international qui décerne les deux premiers prix à deux autres compatriotes, Lyes Salem et Samir Gasmi, respectivement pour un long métrage et un documentaire, et voilà, le tour est joué ! Que serait le festival organisé par Vues d'Afrique, si, par malheur, les films algériens venaient, un jour, à déserter cet événement ? Les organisateurs le savent, car il est bien difficile de le cacher : c'est la perte d'une bonne partie du public qui affectera cette excellente manifestation s'évertuant à montrer le vrai cinéma. Celui qui met à l'honneur le naïf, et le pur. Sans fioriture. Mais aussi un cinéma aussi nature que beau. La 25e édition qui a été inaugurée à Montréal par la non moins célèbre aux yeux des Algériens, la gouverneur générale du Canada, Michaëlle Jean, s'est déroulée du 16 au 26 avril derniers et a permis aux films du continent africain de briller en Amérique du Nord. Cette année encore, ce sont plus de 30 pays qui ont été représentés avec plus de 130 œuvres qui ont charmé les cinéphiles. C'est sans grande surprise que le prix de la communication interculturelle pour le long métrage fiction offert par Radio Canada a été décerné à Mascarades de Lyes Salem, ce succès qui confirme tout le bien qu'on pensait de son premier long métrage. Cette distinction est amplement méritée et justifiée. Quant à Samir Guesmi, cet autre compatriote, il a obtenu le premier prix de la communication interculturelle dans la série du court métrage, offert également par Radio Canada, pour son beau documentaire C'est dimanche. La rafle des prix ne s'est pas arrêtée aux seuls réalisateurs car les interprètes Rym Takoucht et Illies Boukouirene ont également décroché des distinctions : la première en enlevant le prix «Images de femmes» de la meilleure actrice d'Afrique et le second celui de Meilleur acteur pour son rôle d'Ibrahim dans le documentaire C'est dimanche. Qui l'eût cru ? A sa deuxième tentative, le 25 avril dernier, et dans le salon rouge de l'Assemblée nationale du Québec, Abid Louafi a enfin vaincu, terrassé serait le mot plus juste, dans cette épreuve d'orthographe, les autres adeptes de la langue de Molière en s'imposant dans la catégorie «Seniors professionnels dont le pays n'a pas le français comme langue officielle». La grande joie exprimée par le récipiendaire du premier prix est à la hauteur des difficultés que contenait cette dictée concoctée par une artiste québécoise. Des pièges, il y en avait dans cette dictée intitulée «le Marché des Enfants-Rouges à Paris, vous connaissez ?» Concourant dans l'une des 6 catégories avec 130 participants venus de 35 pays, Louafi Abid, maître de conférences de russe à l'université d'Alger, s'est donc illustré brillamment dans cet exercice qui n'est rendu possible que grâce à l'appui de plus de 1 000 bénévoles pour organiser le concours réunissant les 130 représentants en provenance d'Afrique, d'Amérique, d'Asie et d'Europe. Rappelons que le premier écueil qu'a eu à surmonter Louafi Abid a été à Alger, lorsqu'il a remporté avec brio le test à l'ambassade du Canada en Algérie.