General Motors (GM) a annoncé hier la fermeture de 13 sites de production aux Etats-Unis en 2009 et 2010, la suppression de 21 000 emplois sur cette période et le recentrage de sa production sur 4 marques principales : Chevrolet, Cadillac, Buick et GMC. Ce plan de restructuration se veut être plus sévère que celui présenté le 17 février. Considéré par les observateurs comme une réponse aux critiques du président Obama, il doit permettre à GM d'être rentable avec un marché américain de 10 millions d'immatriculations, contre 15 à 17 millions avant la crise, selon un communiqué diffusé par le premier constructeur automobile américain. «Nous avons pris des décisions dures mais nécessaires qui sont indispensables pour la viabilité à long terme de GM», a dit Fritz Henderson, président du groupe américain. «Notre responsabilité est claire, assurer le futur de GM, et nous avons l'intention de réussir. En même temps, nous comprenons aussi les conséquences que ces actions auront sur nos salariés, concessionnaires, fournisseurs, actionnaires, obligataires et la communauté et nous ferons ce que nous pourrons pour en atténuer les effets», a ajouté le même responsable.En 2 ans, 13 sites seront donc fermés aux Etats-Unis, passant de 47 en 2008 à 34 en 2010. Six fermetures avaient déjà été programmées dans le plan annoncé le 17 février dernier, GM en a annoncé 7 de plus. Ces fermetures seront accompagnées du déploiement du programme GMS qui permet une flexibilité des sites de production. Elles se poursuivront les années suivantes avec encore 3 fermetures pour ramener le nombre de sites américains à 31.Les fermetures de sites auront pour conséquences de nouvelles suppressions d'emplois. La réduction du nombre de salariés rémunérés à l'heure sera de 34% entre 2009 et 2010, soit 21 000 personnes, les effectifs à l'heure passant de 61 000 à 40 000. C'est 8 000 de plus que le plan précédent. Une réduction de 2 000 emplois supplémentaires est prévue en 2011, tandis que des mesures supplémentaires seront annoncées en mai. En conséquence, les coûts salariaux des personnels rémunérés à l'heure baisseront de 34%, passant de 7,6 milliards de dollars à 5 milliards en 2010, mais GM continue de négocier des baisses supplémentaires avec le syndicat UAW. L'ensemble de ces mesures devrait entraîner une baisse de 25% des coûts de structures de GM à 23,2 milliards de dollars en 2010 contre 30,8 milliards en 2008.Du côté du réseau de distribution américain, le nombre de concessionnaires va être réduit de 42%, passant de 6 246 en 2008 à 3 605 d'ici la fin 2010. GM supprime ainsi 500 points de vente supplémentaires par rapport à son précédent plan de redressement, qui avait été jugé insuffisant par l'administration Obama pour garantir un retour durable aux profits du groupe. Dans un communiqué séparé, GM a annoncé le lancement de la restructuration de sa dette. L'opération prévoit la conversion de 27 milliards de dollars de dette obligataire en actions ordinaires, et a été qualifiée d'«élément vital du plan de restructuration». Un succès de cette opération permettrait à GM d'échapper à un dépôt de bilan, a assuré le groupe multimarques. R. E.