Photo : Riad De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad Bâtir le plus grand et le meilleur supermarché de la Kabylie est le projet en fin de concrétisation des cinq principaux repreneurs des ex-Galeries de la ville d'Azazga, à 37 kilomètres à l'est de Tizi Ouzou. Construire fort et haut sur les ruines d'une entreprise en mal de persévérance est le vœu du nouveau personnel de la Spa. Les cinq actionnaires majeurs de cette dernière dénommée «Prix Bas» comptent se faire une place au soleil dans la grande distribution des produits de large consommation «à partir de la troisième semaine du mois de mai prochain». Le repêchage de cette ancienne infrastructure de 2 500 m2, dont 1 700 m2 pour la vente, 800 m2 pour les stocks et un parking de 3 000 m2 pouvant contenir 200 véhicules, n'a pas été facile sachant les nombreuses convoitises qu'elle a suscitées en raison essentiellement de la caractéristique de ville tampon propre à Azazga, véritable carrefour interwilayal pour la région est du pays. Mais l'expérience professionnelle et les volontés conjuguées de la nouvelle équipe dirigeante ont eu le dessus même si les «autorités à tous les niveaux n'ont pas montré beaucoup d'enthousiasme à l'égard de notre projet malgré son ampleur. Nous n'avons même pas arraché un petit encouragement du côté des officiels à l'exception de la BDL, banque qui nous a énormément accompagnés dans les travaux d'aménagement et d'embellissement par l'octroi rapide d'un crédit», affirme Amer Yahia Nasser, directeur de «Prix Bas». La Spa Galeries d'Azazga dépendait depuis 1986 de l'Entreprise de distribution des galeries de Bouira (EDGB) qui gérait ses structures situées à Tizi Ouzou, Béjaïa et Bouira. Avec la libéralisation du commerce, en 1998, une circulaire avait décidé la dissolution de toutes les entreprises de grande distribution et ex-Aswak el fellah. En 1999, la quarantaine de travailleurs des Galeries d'Azazga décident de reprendre l'affaire. «Les travailleurs de cette Spa ont tenu le coup jusqu'à novembre 2008 où nous avons racheté les actions mises en vente suite à des problèmes de gestion et à des difficultés financières. L'assemblée générale des travailleurs a décidé de passer à une cession d'actions. C'était une Sarl en déficit que nous avons entrepris de reprendre», ajoute le directeur, diplômé supérieur du commerce et ayant à son actif quatorze ans d'expérience dans la grande distribution après un bref passage dans l'administration. «C'est au bout de dix-sept mois de négociations avec les représentants des travailleurs que les choses sont devenues plus claires pour nous et pour nos vis-à-vis qui ont bataillé pour arracher le maximum d'avantages en contrepartie de la cession d'actions.» Il devait préciser que les deux parties avaient aussi buté sur l'application des textes qui régissent les phases d'abandon et de vente d'actions en l'absence de Bourse spécialisée pour l'estimation des valeurs des actions. «La majorité des travailleurs étaient de la retraite, ce qui nous a quelque peu facilité la tâche qui a tourné, surtout, autour des indemnités de départ», rappelle M. Amer Yahia dont l'établissement sera dédié à la grande distribution en détail de produits alimentaires frais, boucherie, détergents, articles de ménage, articles d'électroménager, cosmétiques… avant d'élargir la gamme aux produits de quincaillerie et de meubles, «étape qui nécessitera dans cette perspective l'exploitation en surface de vente de la partie stocks de ‘'Prix Bas'‘», affirme le directeur. Pour se faire une meilleure place sur le marché, «Prix Bas» fera de la disponibilité des marchandises et des prix abordables ses priorités. «Nous ferons en sorte que toute la diversité de la demande des clients sera satisfaite, un service de qualité avec l'introduction du code barre pour cinq caisses en plus des prix abordables puisque nous allons acheter à la source y compris chez les importateurs. En fait, nous allons essayer de reproduire ce qui se fait dans les grandes surfaces, en Europe.» La nouvelle Spa a fait des investissements pour l'aménagement interne et externe des galeries, avec embellissement de la façade qui donne sur la RN 12, l'acquisition d'un matériel frigorifique et des moyens de transport.S'agissant du volet professionnel, la Spa a recruté, pour débuter son activité, cinquante travailleurs «avec possibilité d'augmenter cet effectif suivant le volume du travail», indique-t-il.