De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad Le collectif des 94 familles (un millier d'héritiers environ) victimes du tracé de l'évitement de la ville d'Azazga, 38 kilomètres à l'est de Tizi Ouzou, ont donné hier matin au niveau de la permanence des protestataires une conférence de presse au dix-huitième jour du blocage de l'avancée des engins de travaux publics sur leurs champs et oliveraies. Les conférenciers ont d'emblée réaffirmé leur position favorable à la construction d'une déviation de la ville d'Azazga qui ne porterait pas atteinte à l'environnement, aux cultures agraires locales et aux vestiges historiques de la région. «Nous ne nous sommes jamais opposés au projet de déviation de notre ville qui étouffe pour plusieurs raisons, dont l'absence d'un plan de circulation de la ville ; nous sommes partisans de la concrétisation de cette déviation (8,4 kilomètres) sur un tracé qui ne causerait pas les dégâts que comporte l'actuelle déviation de la direction des travaux publics de la wilaya de Tizi Ouzou», affirment les représentants des expropriés fonciers qui mettent en cause, arguments, textes de loi et détails techniques à l'appui, la variante «imposée par la direction des travaux publics de Tizi Ouzou alors que le wali aurait été induit en erreur par ses propres services, selon les déclarations des porte-parole des victimes. Plus de 850 oliviers centenaires (8 500 litres d'huile/an), un viaduc de voie ferrée de 100 mètres, vestige de l'époque coloniale, et des centaines d'hectares de terres agricoles fertiles sont menacés par le passage de la déviation de la ville, selon des chiffres remis à la presse par les conférenciers qui soupçonnent «des intérêts cachés à voir l'entêtement des responsables de la direction des travaux publics de la wilaya de Tizi Ouzou à faire passer coûte que coûte le tracé actuel contraire à toutes les lois algériennes de protection du foncier et d'orientation agricole». Le comité des victimes proposerait un tracé moins coûteux en termes de dépenses budgétaires, plus sûr du point de vue technique et idéal pour la préservation des terres agricoles, d'après un plan mis à la disposition de la presse et du public. D'autre part, la procédure d'expropriation pour utilité publique n'aurait pas été respectée par la direction des travaux publics, soulignent les délégués qui font état d'«intimidations et de harcèlements sur nos propres terres» de la part de la police.Une action en justice pour annulation de l'arrêté d'expropriation a été enclenchée cette semaine et l'action d'occupation du site menacé par les engins a été reconduite et maintenue par les victimes.