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Des lignes ferroviaires en mal de concrétisation à Tizi Ouzou Le transport par rail souffre d'une mauvaise organisation et d'un manque de diversification
Photo : Riad De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad La wilaya de Tizi Ouzou est complètement isolée du reste du pays en matière de transport ferroviaire. Alors que la région, notamment le sud et l'extrême est de la wilaya, souffre du manque d'autres moyens de locomotion en commun, au moment où dans les autres localités où l'offre est plus ou moins satisfaisante en nombre, la désorganisation des transports, l'absence de diversification des services et le dénuement infrastructurel frainent les tentatives de reprise du secteur dans une zone connue pour la densité de sa population. Et il faudra attendre encore plus longtemps pour voir les projets du secteur se transformer en réalité sachant les multiples et successifs reports sans arguments acceptables (toujours la même litanie de «contraintes») concernant la livraison des principaux programmes, tous secteurs confondus inscrits pour certain d'entre eux, au début des années 1990. Le projet le plus représentatif de la gestion catastrophique des programmes de développement de la wilaya est, bien sûr, le minuscule projet de 14 kilomètres de voie ferrée qui devait relier, il y a quatorze ans déjà, le chef-lieu de wilaya de Tizi Ouzou à sa périphérie est au niveau du village Issiakhene Oumeddour. Ledit projet a vu défiler les ministres des Transports depuis 1994 et chacun donnait aux responsables locaux et chefs d'entreprise en charge du projet un délai maximum pour sa mise en service. On a même vu des ministres proférer des «ultimatums» à l'égard de leurs interlocuteurs mais on se rend compte par la suite qu'il ne s'agissait que de paroles et toujours pas… de rails en vue. Dernier épisode : en l'espace de moins de six mois, trois dates butoir ont été annoncées solennellement par la tutelle pour l'achèvement du projet. Après l'engagement de le réceptionner avant la fin 2008 puis en janvier dernier, une autre voix non moins officielle parle du début de l'été prochain. On n'est toujours pas à l'abri d'un autre renvoi pour cause de «contraintes» qu'on incombera comme d'habitude soit au relief, aux oppositions d'habitants ou bien à une rupture du stock des matériaux de construction. Pour rappel, en plus de la pose des rails, le projet compte aussi une gare d'une capacité de 10 000 passagers/jour, Kaf Naadja, avec deux blocs répartis entre bureaux du personnel administratif et accueil des voyageurs. Trois tunnels, l'un à Tassadort, de 225 mètres, l'autre à Bouhinoun et le dernier à Ihesnaoune (652 mètres), six viaducs et deux ponts ont été réalisés le long du tracé par une société algérienne et deux étrangères. D'autre part, le projet de modernisation de la ligne ferroviaire Thénia-Tizi Ouzou (64 kilomètres) et son électrification ont été lancés il y a environ deux mois par le ministre des Transports, en visite dans la wilaya. Ce projet, qui sera livré en principe dans 30 mois, est estimé à 450 millions d'euros. Il est prévu dans le même projet le dédoublement de la voie sur la ligne Thénia-Tizi Ouzou suivant les normes d'ETCS (European Train Control System). Avec une vitesse de 160km/h, Tizi Ouzou sera reliée à Alger par un RER en 1h10. Le ministre avait par ailleurs abordé l'inscription du projet de tronçon de voie ferrée Oued Aïssi Azazga via Tamda avec la perspective de la réception complète du pôle universitaire de Tamda qui accueillera des milliers d'étudiants. Un autre projet de modernisation de la ligne Tizi Ouzou-Thenia est en cours de réalisation, selon ce qui a été déclaré par le membre du gouvernement. Cependant, la caractéristique dominante des projets en Kabylie qu'on appelle «report pour cause de contraintes» risque de pénaliser les habitants de la région qui ne sont pas bien servis par les autres secteurs d'activité