Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a appelé, hier à Alger, à l'élaboration d'”une stratégie agroalimentaire” pour construire “un ensemble arabe économique, technologique, industriel et agricole viable” à même de s'intégrer à l'économie mondiale. Dans un message aux participants à la 31e session de l'Organisation arabe pour le développement agricole (OADA), lu par M. Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat représentant personnel du président de la République, M. Bouteflika a insisté sur “l'urgence d'une coopération régionale renforcée pour maîtriser les connaissances nouvelles”, prédisposant les pays arabes à faire de “meilleurs choix” en termes d'actions prioritaires et de solutions adéquates aux problèmes de l'agriculture. Le Président a rendu hommage, à l'occasion, aux dirigeants et aux experts de l'organisation pour les efforts déployés en la matière et s'est félicité des actions menées ces dernières années par les pays arabes dans le renforcement de leur coopération dans le domaine de l'agriculture afin de relever les défis de la sécurité alimentaire, de l'économie globalisée et de la société de la connaissance. Il a ainsi rappelé la décision du sommet arabe d'Alger en 2005 qui a mandaté l'OADA “à préparer une stratégie arabe de développement agricole durable pour la période 2005-2025 et de réfléchir aux voies et moyens permettant l'intégration agricole arabe et le renforcement de la compétitivité de leurs produits sur les marchés internationaux”. La déclaration de Riadh de 2008, appelant au lancement d'un programme d'urgence pour la sécurité alimentaire que le premier sommet arabe de développement socio-économique adoptera au Koweït en janvier 2009, traduit cette démarche et l'importance d'accroître les capacités stratégiques supplémentaires que peut donner à chaque pays arabe la sécurité alimentaire. De son côté, l'Algérie poursuit depuis 2008 une politique ambitieuse de renouveau agricole et rural couvrant l'ensemble des programmes sur lesquels repose la stratégie arabe de développement agricole durable, rappelle le président. Cette politique, explique le président Bouteflika, tend vers le double objectif d”‘améliorer la sécurité alimentaire de notre pays et de promouvoir de manière durable le développement équilibré et harmonieux des territoires ruraux”. L'amélioration de la sécurité alimentaire repose sur “le renforcement du capital productif agricole, l'intensification de la production dans les filières stratégiques (céréales, lait, viandes rouges et blanches etc.) et enfin la régulation des produits agricoles et la réhabilitation et création d'infrastructures de stockage”. Pour ce qui est du développement des territoires ruraux, l'Etat algérien a initié cinq grands programmes matérialisant “la lutte contre la désertification, la protection des bassins versants, la protection et le renforcement du patrimoine forestier et des écosystèmes ainsi que la mise en valeur des terres”, rappelle encore M. Bouteflika. “La politique de renouveau agricole et rural embrasse également trois autres programmes portant respectivement, souligne-t-il, sur le renforcement des services agricoles et forestiers, le renforcement des capacités humaines et le renforcement des assurances et du financement rural”. En fait, affirme M. Bouteflika, “tous les efforts fournis par le gouvernement convergent vers la mise en place d'un environnement favorable et de mécanismes de régulation fiables” contribuant “à la création d'emplois et à la lutte contre la pauvreté”, qui se construisent, selon lui, “à partir des liens multiples que développeront entre eux les mondes de la recherche, de l'éducation, de la production, de la distribution et de la banque”. Le Président a par ailleurs ajouté que “le renouveau agricole et rural œuvre également à la promotion de l'investissement privé dans l'agriculture en mettant en place un dispositif de partenariat public/privé national en vue de renforcer notre potentiel productif agricole, notamment pour la filière semences, plants et géniteurs”. Outre les actions menées aux niveaux national et régional, le président de la République appelle “à une synergie plus forte de nos actions et un partenariat viable et constant avec d'autres ensembles régionaux et les institutions multilatérales spécialisées”. Pour lui, “le plan d'action commun Afrique-Monde arabe confère à notre région un avantage appréciable, notamment pour développer, a-t-il dit, des liaisons agro-industrielles entre petites et moyennes entreprises ainsi qu'entre entrepreneurs et distributeurs pour consolider l'économie agricole et réduire notre dépendance aux marchés internationaux”. M. Bouteflika a souligné, en outre, que “c'est dans le domaine agricole que l'on a réalisé le moins de progrès pour réduire à travers le monde les barrières commerciales”, déclarant qu'il est de l'intérêt général que les pays développés prennent “des engagements plus concrets pour que le problème du développement agricole soit envisagé dans une perspective plus large”. Appelant l'OADA à favoriser davantage “la mise en cohérence des activités agricoles et des pôles de recherche-développement”, le président de la République pour qui cette question revêt une importance particulière, estime que “la recherche de synergies” entre l'innovation, l'agriculture et la formation, est “la clef du développement accéléré de l'agriculture sur les bases rénovées et solides”. M. Bouteflika a enfin appelé l'organisation arabe à imprimer à la coopération régionale dans le domaine de l'agriculture “la lisibilité et la visibilité qui doivent caractériser ses programmes à long terme”.