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Sit-in des travailleurs de Macstyle Chéraga devant le siège de la SGP/IM Demandant l'application du protocole d'accord signé entre l'employeur et le partenaire social
Une cinquantaine de travailleurs de l'entreprise Macstyle Chéraga, ex-Sonipec, ont tenu hier un sit-in devant le siège de la SGP Industries manufacturières, située au boulevard Hassiba Ben Bouali. C'est la deuxième manifestation organisée par le collectif des travailleurs de l'entreprise en un mois. «Cette fois nous sommes déterminés. S'il le faut, nous ramènerons nos enfants. Et dès samedi prochain, aucun employé n'entrera dans l'entreprise. Nous allons en fermer les portes», fulmine l'un des manifestants. Les raisons du mécontentement sont les mêmes que lors du dernier rassemblement, à savoir l'application du protocole d'accord signé entre le groupe Leather Industry, l'employeur (la direction générale de l'EPE) et le partenaire social le 06 mars 2007, sanctionné par un volet social qui a touché 192 employés de l'entreprise. Les signataires dudit protocole avaient convenu de la relance de l'activité de l'entreprise. «Nous avons vraiment cru au protocole d'accord. Avec les 160 employés qui sont restés, nous avons cru pouvoir relancer la manufacture. Et nous nous sommes sacrifiés pour cette entreprise», regrette un autre travailleur qui a donné une vingtaine d'années de sa vie à Macstyle. «J'ai 22 ans de service en tant que polyvalent et je touche à peine 7 900 DA. Pourtant, je fais partie de l'une des catégories les plus importantes sur la grille des salaires, la 11. A chaque fois que nous demandons une augmentation de salaire, les employeurs nous brandissent le spectre de la fermeture de l'usine, de la faillite et de l'endettement. Et nous, pour maintenir l'entreprise en activité, nous avons préféré sacrifier nos salaires plutôt que µde provoquer la fermeture», poursuit-il. Mais ce que redoutaient le plus ces employés est arrivé. Lors de la séance extraordinaire le 03 mai dernier, l'assemblée générale de la manufacture de chaussures Chéraga (Macstyle) prononce la cessation des activités et la fermeture de l'entreprise à compter du 3 mai. «Cela fait 9 mois que nous n'avons pas perçu nos salaires. On nous donnait 1 000 DA par semaine. Et cela fait deux semaines que nous n'avons rien touché. Les dirigeants invoquent la faillite de l'entreprise. Mais nous savons que plusieurs locaux appartenant à l'entité ont été loués», poursuit notre interlocuteur. Selon ce derniers, 8 locaux sont loués à des entreprises publiques et privées telles que BCR, SNTA, Sarl Sipap, BCZ, Colorstar, ou encore l'Institut national des accidents du travail. «Ils rapportent entre 3 et 4 milliards de centimes qui vont à la SGP/IM. Et lorsque nous avons demandé des comptes, ils nous ont répondu ‘‘vous n'êtes pas une agence immobilière''.» «C'est insupportable, la pression, les lendemains incertains et l'angoisse ont fini par coûter la vie à l'un de nos collègues. A 50 ans, Sache Amar, habitant Souidania et ayant 5 enfants et 8 frères et sœurs à sa charge, n'a pas pu surmonter l'épreuve. L'autopsie a révélé que la mort est due au stress», s'indigne un autre manifestant. Maintenant que la décision de fermeture est établie, le point de discorde réside dans le montant des indemnités. Selon les dernières données, la direction de la manufacture propose deux années de salaires soumis à cotisation par année d'ancienneté dans la limite de 30 mois ainsi que le versement des salaires impayés. Les travailleurs, eux, réclament ce qui a été convenu avec la Fédération nationale des travailleurs du textile et du cuir (FNTTC) : application de la grille de salaires Taj de Jijel plus deux catégories. «Après plusieurs rencontre entre le secrétaire général de la fédération et les responsables de la SGP, nous avons l'impression que les choses n'avancent pas», explique M. Sghir Mohamed de la section syndicale de Macstyle. Quand nous avons quitté la place, les travailleurs étaient toujours amassés devant les locaux de la SGP. Pour toute réponse, cette dernière a choisi de fermer la porte. S. A.