Il est des valeurs supérieures qui font le consensus parmi l'humanité tout entière. La liberté, l'amour, l'amitié, la tolérance, la compétition saine et l'égalité des chances sont pour ainsi dire des vœux communs à tous les peuples de la terre. Bien au-dessus des considérations ethniques et socioculturelles, ces notions fondamentales traduisent les aspirations profondes de tout être humain. L'idéologie, l'éthique et la morale se revendiquent indistinctement de ces aspirations fondatrices de l'âme humaine. La charte olympique, depuis la Grèce antique en passant par l'avènement de l'olympisme moderne, incarne cet élan instinctif vers la dignité, la justice et la solidarité. C'est dans le sport que l'on retrouve ce rapprochement et cette entente entendus chez tous les citoyens du monde. Les règles des différentes disciplines athlétiques sont parfaitement équitables, et les résultats des joutes ne peuvent conséquemment souffrir d'aucun doute. Les grand-messes sportives tirent justement leur popularité de cette quête de droiture, d'exactitude et de fair-play. Un idéal planétaire que les associations et les ligues sportives sont censées promouvoir à travers leurs actions et leur fonctionnement propre. Cette déontologie devrait aussi prévaloir dans l'œuvre des grandes fédérations nationales et internationales. Le Comité international olympique (CIO), dans ses actes fondateurs, parle «de philosophie de la vie, exaltant et combinant en un ensemble équilibré les qualités du corps, de la volonté et de l'esprit». Les grandes institutions du sport sont considérées aujourd'hui comme un miroir qui projette l'image de chaque pays. La transparence des systèmes mis en place et l'intégrité des hommes qui en ont la charge montrent le degré d'ouverture et d'émancipation d'une nation quelconque ou d'un pays donné. «Alliant le sport à la culture et à l'éducation, l'olympisme se veut créateur d'un style de vie fondé sur la joie dans l'effort, la valeur éducative du bon exemple et le respect des principes éthiques fondamentaux universels», lit-on dans l'article 2 de la charte olympique, rédigée en 1896. Mais force est de constater que la gestion de nos appareils sportifs est bien loin de répondre à ces exigences élémentaires. Ils sont, à ce titre, loin de se prétendre d'une quelconque éthique olympique. Les jeux de coulisses, les intrigues et les coups bas prédominent à tous les niveaux. Les manœuvres scandaleuses qui viennent de retarder l'élection d'un nouveau président à la tête du Comité olympique algérien (COA) remettent cette triste réalité à l'ordre du jour. L'incapacité de l'équipe sortante à organiser une assemblée générale élective irréprochable et l'intervention conséquente du CIO constituent un indice du degré de déliquescence de notre mouvement sportif. Il est vraiment regrettable de se faire, à chaque fois, «corriger» de la sorte par les instances internationales. Il y a seulement quelques années, la FIFA avait fait «irruption» pour rappeler aux responsables de la FAF leurs prérogatives les plus élémentaires. Récemment encore, l'affaire Khalifa a révélé au monde entier que les responsables du mouvement sportif algérien s'empiffrent à tous les râteliers. Les présidents de fédération, les responsables du COA, les patrons des clubs de la DI de football, tout ce beau monde a mangé dans la main sale de Abdelmoumene Khalifa. Les authentiques sportifs algériens -il y en a encore beaucoup- sont interpellés pour stopper cette descente aux enfers. Ils doivent absolument se «mêler» pour barrer la route aux apparatchiks et aux corrompus qui minent tout le système sportif national. Il faut impérativement chasser cette gangrène des postes de responsabilité. Il y va de l'image de l'Algérie dans le monde. K. A.