La défaite de la 30e édition des Championnats d'Afrique de judo à Maurice est à peine digérée que les judokas algériens se lancent à l'assaut des futures échéances telles que les JM de Pescara, du Mondial en Allemagne en octobre prochain et des JO de Londres en 2012. Si les Verts ont échoué dans le cadre de la première compétition, lors des futures joutes régionales et planétaires les données seront différentes : ils seront confrontés aux meilleurs représentants des continents de la discipline. Il leur faut donc une préparation digne des grands. Même si, parfois, la préparation n'est pas à la hauteur de l'événement, l'état d'esprit de gagneur des Algériens, prêts à tout dévaster sur leur passage, s'explique un peu par leur très bonne prestation et leur régularité dans les différents tournois internationaux auxquels ils avaient pris part. Que ce soit en Allemagne, au Japon ou en France, ils ont battu de grands champions. La preuve nous a été donnée par la reine des tatamis Soraya Haddad à Pekin et en France, ainsi que par son coéquipier Amar Benikhlef au Japon, à deux reprises, aux JO et au Mondial. La régularité dans leurs prestations a été finalement payante, puisqu'ils ont réussi à se surpasser lors des jeux Olympiques, montant sur le podium, au Japon et à Bercy. Il est vrai qu'en prouvant leur valeur aussi bien sur le plan africain que mondial, nos judokas évoluent sans le moindre complexe. On peut dire qu'ils ont gagné en maturité. Aujourd'hui, on peut dire qu'ils sont entrés de plain-pied dans le gotha mondial, après les médailles de Soraya Haddad (bronze) et de Amar Benikhlef (argent). On peut dire qu'ils ont fait honneur au judo algérien. Grâce à leur talent et à leur force, ils ont réussi avec brio à relever le défi et à hisser l'emblème national. Les filles s'illustrent lorsque l'adversité est très forte. Elles ont donné le meilleur d'elles-mêmes, elles ont fait preuve d'une grande maturité à Maurice, remportant 5 médailles d'or et le titre par équipes. Quoi que l'on dise, les Algériens ont fait honneur aux judos arabe et africain, confirmant leur domination outrageuse. Il y a lieu de louer tous ceux qui œuvrent à donner au judo algérien une notoriété internationale. Ce que l'on peut retenir, c'est que, en dépit de la perte du titre à Maurice la semaine dernière, les sélectionneurs nationaux, messieurs et dames, Ahmed Moussa et Salima Souakri, apportent également leur aide à la préparation des judokas en vue des futures échéances. Les jeunes, fraîchement sélectionnés, ont montré qu'ils ont pas mal de potentiel à Maurice. Les observateurs ont été surpris par la qualité du judo pratiqué à Maurice. À première vue, on doit dire que les judokas sont très motivés avec un groupe intéressant. La preuve, aujourd'hui il y a une quinzaine de judokas qui s'entraînent. C'est déjà significatif. Le retour des grands, tels que Lyes Bouyakoub (-90 kg), Amar Belgacemi (+100 kg), Noureddine Yacoubi (-73kg) et Mohamed Boughorfa (-66kg), Amar Benikhlef, vice-champion olympique, et Abderrahmane Benamadi, vice-champion du monde en Egypte, donnera plus de mordant à l'équipe. Ils ont de la volonté. Ce qui est bien aussi, c'est qu'ils écoutent beaucoup et appliquent les consignes. Ce sont des signes qui mènent à sa progression. Avec le niveau de ces judokas, on peut faire beaucoup de choses. Toujours est-il que la préparation, l'encadrement de qualité et l'environnement de l'athlète jouent un rôle dans la progression. Le sport de combat est très difficile. Le judoka doit gérer plusieurs aspects au moment de la compétition, surtout le stress. Tout dépend comment un combattant aborde la compétition pour gérer ses capacités. Beaucoup de pays de notre continent effectuent des stages poussés en France. D'ailleurs, notre équipe nationale a effectué un stage de quinze jours tout récemment à Marseille, avant de rejoindre Maurice pour les Championnats d'Afrique. D'autres pays, notamment la Tunisie, le Maroc et le Sénégal s'y rendent aussi. Les stages de perfectionnement sont des échanges toujours positifs, même si les niveaux sont proches. Les jeunes tireront également profit des rencontres avec des judokas venant d'ailleurs, où la pratique du judo n'est pas forcément la même. Et cela devient profitable quand on a affaire à des sparring-partners aux styles différents. Avec la possibilité de participer à des compétitions de haut niveau ou à un stage avec l'équipe de France en présence d'autres judokas étrangers, le séjour est bénéfique à plus d'un titre pour nos combattants appelés à se produire sur différents tatamis lors des prochaines joutes internationales. F. C.