Le courant dit démocratique n'est pas près de sortir du long sommeil dans lequel il est plongé. Après une absence plus que remarquée lors des élections présidentielles d'avril passé, les leaders politiques de ce courant politique n'arrivent même pas à se réunir. Pourtant, ce ne sont pas les initiatives qui manquent. On assiste, en effet, à un florilège d'initiatives depuis quelques mois. Sans qu'aucune entreprise ne soit suivie d'effet. La première de ces idées, la plus ancienne, est venue de trois personnalités très connues sur la scène politique nationale. Hocine Aït Ahmed, président du FFS, Mouloud Hamrouche, ancien chef de gouvernement et Abdelhamid Mehri, ancien ministre et secrétaire général du FLN dans les début des années 1990, ont rendu public, en 2007, un communiqué qui appelle à un regroupement des forces vives du pays. Sauf que, contrairement à d'autres milieux, cet appel des trois ne s'adresse pas seulement aux partis de l'opposition. Il concerne également les tenants du pouvoir. Mais l'appel, s'il a le mérite d'être signé par trois personnalités de premier plan, n'a pas de contenu clair ni de message précis. Karim Tabbou, premier secrétaire national du FFS, préfère d'ailleurs parler d'«appel à initiative». Et c'en est une, puisque plus d'une année après, aucune mesure concrète n'est venue agrémenter l'appel. Pis, aucune rencontre -du moins publique- ne s'est tenue entre les trois personnalités, depuis, même si le premier responsable national du FFS a souvent évoqué des contacts, sans donner plus de détail. De son côté, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a lancé plusieurs autres initiatives sans contenu concret. La dernière a été annoncée au lendemain des élections présidentielles du mois d'avril dernier. Au cours d'une conférence de presse, Saïd Sadi a appelé «les forces démocratiques» à l'union. Et, pour la première fois, le leader du RCD n'a pas vraiment posé beaucoup de préalables à part le respect de l'alternance au pouvoir et le refus de la violence. Presque des euphémismes. L'appel n'a, cependant, reçu aucun écho. Les seules réponses que l'appel du RCD a obtenues sont celles du PT de Louisa Hanoune qui soutient qu'elle «est prête à s'allier au RND» mais pas à d'autres partis et celle du FFS qui refuse des «alliances tribales». Le parti de Hocine Aït Ahmed est revenu à la charge au début du mois de mai. Il appelle «les forces du changement» à l'union. Mais par «force de changement», Karim Tabbou ne désigne personne en particulier. Il s'agit, selon lui, de tous ceux, personnes ou syndicats, qui ont comme seul objectif de s'opposer au pouvoir. Mais, pour le premier secrétaire national du FFS, il ne s'agit pas non plus de faire «une addition de sigles». A ces deux appels du FFS et du RCD est venu se greffer un troisième ces derniers jours. Il est signé d'un groupe d'anciens députés, issus essentiellement du FFS. Réunis autour de Abdesselem Ali Rachedi, ces anciens cadres, à l'image de Hamid Ouazar, membre fondateur de l'UDR (Union pour la démocratie et la république), ont appelé les partis démocrates à se rassembler. Mais, là encore, rien de concret. Au même moment, Louisa Hanoune, qui s'est mise depuis un moment dans une posture un peu difficile, à mi-chemin entre l'opposition et un soutien au président de la République, lance une autre «initiative politique». Mais en solo. Puisque la secrétaire générale du Parti des travailleurs entend engager «une vaste campagne de collecte de signatures contre la déliquescence de l'Etat». Autrement dit, un nouveau concept. A qui le tour ? A. B.