La salle El Mouggar abrite, depuis le 15 juin et jusqu'au 30 du même mois, l'exposition «Semou e'ramz erroumani» (l'ascension du symbole romain) de l'artiste peintre Hocine Boubakrine. L'exposition picturale regroupe pas moins d'une quarantaine d'œuvres, dans lesquelles l'artiste associe symbole et écriture à la peinture plastique. A partir des symboles romains, le plasticien joue et crée des personnages, parfois des silhouettes, des issues, des esquisses, des lignes, des lettres… Il plonge le visiteur dans le monde des arts plastiques, où il donne liberté et lancée à ses pinceaux, tout en mettant en exergue sa touche particulière car l'artiste donne mouvement et dynamique à ses œuvres. En se rapprochant un peu plus des œuvres où les couleurs chaudes et sombres dominent, on est attiré par ces symboles et le mouvement des lignes en éternelles évolution et mutation. Ainsi, l'épaisseur et l'amincissement des traits, ce qui caractérise d'ailleurs ces symboles romains, donnent du volume aux œuvres. Ce qui est marquant dans les tableaux de l'artiste, c'est cette touche quelque part innocente et «naïve». L'originalité dans les œuvres que propose Boubakrine, c'est que chaque observateur peut interpréter à sa manière les œuvres car les tableaux présentent différentes situations. Dans certaines toiles, d'un fond noir naissent des caractères, des issues et des ouvertures. On peut citer en exemple le tableau intitulé Lumières. Dans cette œuvre, le plasticien dessine des caractères en noir et brun qui éclatent pour laisser jaillir de petites lueurs jaunâtres. Ces flammèches, feux follets, donnent de l'éclat à l'œuvre. Amour, Jeune, Jouissance… sont autant de titres d'œuvres où l'artiste se laisse guider tantôt par sa plume tantôt par son pinceau pour, à la fin, offrir une belle création aux regards des visiteurs. Ces derniers découvrent les peintures de Boubakrine en venant voir un film ou une représentation théâtrale dans la salle. Un des responsables de la salle El Mouggar dira qu'«exposer au niveau du hall est une manière de faire connaître à la fois le peintre et, bien sûr, son travail. Et c'est également une façon de socialiser la culture, de rapprocher le citoyen de la peinture. Et s'il y a certaines personnes qui passent sans même un regard sur les œuvres et d'autres qui laissent seulement couler un regard survolant les toiles, il y a quelques visiteurs qui s'arrêtent et prennent leur temps pour voir de près les œuvres». L'exposition picturale de l'artiste Hocine Boubakrine, où il met en exergue l'art de former les symboles et les caractères, est aussi un moyen d'exprimer une sensibilité. L'exposition est à découvrir. T. L.