à la faveur de l'année mondiale de l'astronomie 2009, le Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG), en collaboration avec l'Ecole doctorale d'astrophysique, organise, depuis hier, la Conférence d'Alger de l'astronomie et de l'astrophysique qui se clôture aujourd'hui. «Les objectifs de ce workshop sont le développement des sciences de l'astronomie et de l'astrophysique en Algérie, la garantie d'un espace pour apprécier les avancées de la recherche dans le domaine et la présentation des différentes réalisations et projets en cours en Algérie», explique M. Abdelkrim Yelles, le directeur du CRAAG. L'univers et ses mystères a de tout temps alimenté l'imaginaire de l'être humain. L'envie de connaître son évolution, comprendre ses mécanismes et les propriétés physiques et chimiques de ses composants a donné lieu à la naissance d'une science. L'une des plus anciennes, plus de 6 000 ans d'existence : l'astronomie. «L'astronomie est la science de l'observation du ciel. Elle requiert des instruments toujours plus grands et toujours plus puissants pour répondre aux interrogations de l'humanité tel que : sommes nous seul dans l'univers ? Avec les nouveaux moyens, on peut répondre de manière scientifique à cette question. Mais, malgré ces avancées, 90% de la masse de l'univers reste inconnue», enseigne le professeur Roger Ferlet de l'Institut d'astrophysique de Paris (IAP France). En Algérie, M. Yelles rappelle que la première entité d'observation et de recherche astronomique en Algérie date de 1890. C'est «l'observatoire d'Alger qui a contribué à l'élaboration de la carte du ciel et découvert deux astéroïdes auxquels furent donnés les noms “Alger” et “Bouzaréah”. Pour ce qui est de la formation de scientifiques, le directeur du CRAAG affirme qu'elle a débuté lentement dans les années 1970. Aujourd'hui, l'astronomie en Algérie «est en train de fleurir», s'enthousiasme M. Yelles qui déclare : «Il y a une consolidation au niveau du CRAAG et des universités algériennes. Beaucoup de chercheurs algériens activent dans des grands observatoires du monde. Un programme d'équipement scientifique est engagé». Rappelons qu'une école doctorale d'astrophysique, initiée par l'université de Constantine, de Batna, le CRAAG et le centre des techniques spatiales a vu le jour en 2007. En matière de projet, le directeur du CRAAG cite l'installation d'un chronographe à Tamanrasset «dont les travaux commencent cette année» et un nouvel observatoire dans les Aurès. M. Lakhdar Loucif, directeur de recherche au CRAAG informera de son côté qu'un observatoire astronomique sera réalisé à Tamanrasset et Assekrem. «Il pourrait devenir le plus grand observatoire au monde», ambitionne-t-il. 50 nouvelles stations sismologiques de surveillance installées récemment 50 nouvelles stations sismologiques de surveillance ont été installées ces deux dernières années. Le Nord de l'Algérie étant réputé zone sismique, un important programme de surveillance est établi. «Le projet vise à couvrir toutes les régions, du nord à la partie saharienne et même jusqu'au Hoggar», informe M. Yelles, directeur du CRAAG. «Nous comptons implanter près d'une centaine de nouvelles stations dans les 2 ou 3 prochaines années», poursuit-il, avant de noter que le modèle de surveillance tel que prévu est reconnu comme un «modèle performant» par le réseau d'alerte mondial et euro-méditerranéen puisque ces stations numériques sont couplées à plusieurs types de capteurs et dotées des technologies les plus récentes qui permettent d'avoir des images en temps réel sur les dégâts possibles et les zones touchées. Le directeur du CRAAG informe également que ces installations de surveillance seront connectées aux grandes installations socioéconomiques du pays tels que les réseaux électrique, gazier et ferroviaire. Il a également fait état de l'installation en cours d'un réseau d'alertes au tsunami et que le réseau de mesure de déformation (GPS) est déjà en place. S. A.