De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi La capitale du maalouf, qui a fini au fil de huit années par accepter l'universalité musicale, renverra aujourd'hui un autre contraste musical. Le jazz ! Après une modeste expérience durant les premières éditions où les initiateurs de ce festival ont dû frapper à toutes les portes pour l'imposer, voire le greffer sur la portée musicale constantinoise, telle est ancrée l'Andalousie, le DimaJazz, propre de l'association Lima, fondé par le défunt Azziz Djemmam, a mûri, et gagné de l'expérience non seulement sur le plan artistique mais aussi événementiel. Il draine davantage les musiciens, artistes, mélomanes et intéresse par ricochet les troupes mondiales dès lors que sa propagation par le truchement de la presse aura attisé la curiosité. Son institutionnalisation n'aura fait que le consolider et lui attribuer une dimension forte «jazzy» à la faveur notamment de la subvention ministérielle, comme stipulé dans les textes régissant ce genre de manifestation. La manne permettra à l'association de surfer afin de recueillir les meilleures troupes du moment. C'est ainsi que la palette artistique a nettement progressé et s'est garni d'un panorama jazz au sens large. La 7ème édition a connu un franc succès sur tous les plans. Pour la huitième, placée sous le thème «manouche» pour célébrer le centenaire de Django Reinhardt, les organisateurs viennent avec diverses partitions touchant beaucoup plus aux cordes, question de demeurer dans l'esprit «tzigane». Mais avec un invité surprise : l'Orchestre national de Barbès (ONB) qui donnera le ton ce soir au Théâtre régional de Constantine (TRC) qui, à défaut d'une véritable salle de concert, accueille, cette année encore, le festival. Philipe Catherine, Maceo Parker, Chekili… sont aussi au menu de cette édition. Constantine a ainsi pris goût aux musiques du monde à chaque printemps. Et la fièvre de la fête va toujours crescendo en pareille saison. Aka Moon, Colman, Bernard Allison… et bien d'autres géants sont passés à Constantine, à DimaJazz. Ces figures ont donné un piquart à la manifestation. Elles l'ont agrémenté et leur «spectre sonore…» retentit toujours. «C'est une belle chose pour la ville qui souffre en matière d'animation. Il faut rendre hommage à ces jeunes qui ont pu implanter ce festival dans une ville pas toujours facile à l'ouverture», lâche un intellectuel ravi de rompre la monotonie artistique locale avec d'autres sonorités venues d'outre-mer. Plus que l'animation culturelle, DimaJazz entend bien disposer d'une scène nationale dans ce style, ce genre de musique. Il s'agit surtout d'une manifestation culturelle thématique. Le fait en est qu'à chaque organisation il y a eu des masters class destinés aux mélomanes et férus de cette aria. Pour la présente édition, au moins 4 séances seront assurées au niveau du conservatoire communal. «Parfois, on est tenu par le plan de vol des artistes. Ce qui ne nous facilite pas la tâche pour profiter pleinement de leur expérience et faire bénéficier les disciples en musique. Mais l'habitude des cours ne sera pas interrompu, il y aura toujours un artiste qui garantira des cours», a expliqué le même interlocuteur. Le TRC, lieu où sera inauguré l'événement ce soir en présence de la représentante du ministère, selon des responsables de la culture, s'avérera trop exigu pour contenir les adeptes en nette progression depuis le premier modeste show. De fait, avec ses quelque 420 places disponibles, DimaJazz sera confronté à l'éternelle problématique de la salle. Cependant, pour satisfaire les mélomanes, un écran géant sera dressé à la place de la Brèche avec une sonorisation de qualité. Une solution pour permettre à ceux qui ne pourront prendre place au TRC d'y suivre les concerts. Constantine sera au final sous le charme des notes du monde durant 9 soirées, dont une off. L'esprit manouche dans un fond toujours jazz illustrera les productions.