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Peut-on devenir coach sans avoir été joueur de haut niveau ?
Pour être le technicien et l'homme de banc idéal
Publié dans La Tribune le 17 - 05 - 2009

Comment devient-on entraîneur ? Serait-ce un métier ou une vocation ? Quel éclairage peut-il avoir sur la façon de penser le football ? Est-il vraiment nécessaire de disposer d'une grande carrière de joueur pour être le technicien et l'homme de banc idéal ? En bref, peut-on vraiment entraîner sans avoir été joueur de haut niveau ?
Le coach organise, décide, gère, suit, contrôle et met en place les schémas
On était, souvent, persuadé que l'instabilité technique des équipes était liée à l'instabilité financière. Autrefois, les carrières, surtout celles des entraîneurs, étaient nettement dictées par des choix économiques. Aujourd'hui, un simple regard sur ce qui se passe actuellement autour des clubs, sur ce qui se conçoit et ce qui s'y opère, nous renvoie l'image d'une réalité complètement différente. On se rend compte que l'on s'est longuement trompé de repère et même de définition. Le limogeage d'un entraîneur, nous nous trouvons encore une fois dans l'obligation d'y revenir, n'obéit plus à des critères logiques, voire sportifs. En clair, le poste d'entraîneur, cela n'a rien à voir avec le quotidien des autres acteurs, même celui des joueurs. Il y a énormément de responsabilités, un travail de fond à effectuer. Mais l'opacité des faits ne laisse-t-elle pour autant en suspens une interrogation dont la réponse est loin de pouvoir faire l'unanimité auprès des différentes parties prenantes : le meilleur entraîneur fait-il la meilleure équipe ? L'entraîneur, disposant d'une carrière de joueur de haut niveau, ou encore de diplômes, est-il souvent confirmé sur une durée conséquente ? Ou est-il soutenu en attendant la suite ? Ici et là, il n'est pas censé ignorer qu'il reste toujours un futur ex-entraîneur. Le rôle de l'entraîneur se complique, ces dernières années, pour des raisons à la fois purement sportives (niveau élevé des joueurs et des équipes, multiplicité et complexité croissante des domaines à maîtriser) et pour des raisons sociétales (rôle du sport de haut niveau dans la société, mondialisation des modes de concurrence, évolution des mentalités des jeunes mais aussi du public...).
L'entraîneur exerce, donc, sa profession dans un univers impitoyable ; seuls les individus dont les profils sont
particulièrement adaptés et dont les compétences sont en adéquation avec les exigences du métier peuvent se maintenir au haut niveau.
Le métier d'entraîneur sollicite des compétences de nature variée et appelle, donc, de la part des personnes à développer de nombreux talents. D'abord, l'homme d'action pour organiser, décider, gérer, suivre, contrôler, et mettre en place. Au four et au moulin, l'entraîneur réalise de nombreuses tâches de toutes sortes ; les savoir-faire correspondant à cette dimension sont très diversifiés. Préparer les séances d'entraînement, observer les équipes adverses, organiser et contrôler la manière pour chaque joueur de se préparer, organiser le suivi médical et diététique des joueurs, exigent la maîtrise d'un corpus très étendu de connaissances. Bien sûr, certains aspects de cette dimension peuvent être délégués à des adjoints ou à un staff technique ; cependant, la crédibilité de l'entraîneur passe encore par sa présence et son implication dans ces tâches opérationnelles du quotidien. Ensuite, l'homme de relation pour animer, motiver, accompagner, former, assister, conseiller, sanctionner, féliciter, nouer des contacts, échanger. Sans des compétences relationnelles, il est bien difficile de mettre en place ses orientations ; par exemple, comment faire émerger les qualités de chaque joueur ? Il y a peu de chances d'être efficace en traitant tous les joueurs de la même manière. Le contrat psychologique qui se noue entre le joueur et l'entraîneur est «intuitif personne» et prend donc des formes spécifiques pour chaque cas. Entraîner les joueurs à analyser leurs performances, accompagner un joueur dans des situations de crise, écouter et utiliser les motivations et le système de valeur de chaque joueur pour faire passer les messages, définir avec les joueurs les règles de fonctionnement internes à l'équipe, requièrent des aptitudes relationnelles et la maîtrise des principales techniques de communication (expression orale, motivation, négociation...).
Pour d'autres, il est indispensable d'avoir été un joueur de haut niveau
Pour faire carrière, il est indispensable d'avoir été un joueur de haut niveau, même si quelquefois, il y a des exceptions, tel Gérard Houllier, ancien sélectionneur national et entraîneur de beaucoup de clubs européens de renom (Liverpool, PSG), entre autres, Olympique de Lyon. L'homme fort du football français n'a pourtant été qu'un simple professeur d'anglais. Cela n'a rien à voir avec le football, pourtant il fut un grand entraîneur sans avoir été un joueur de haut niveau. En fait, la situation se présente différemment d'un pays à l'autre. Chez nous, par exemple, il est pratiquement indispensable d'avoir été un bon joueur pour postuler à la fonction d'entraîneur de haut niveau chez les nations fortes du football. Cela dit, à l'époque durant laquelle a évolué la génération de joueurs talentueux, tous les éléments entraient en considération, car le fait d'avoir été un bon joueur aide énormément pour coacher des joueurs de haut niveau type, Ronaldo, Messie, Eto'o et autres. Il faut avoir, dès la première séance d'entraînement, de solides arguments pour faire face à ces joueurs vedettes, qui plus est sont des stars dans leurs clubs respectifs. En conclusion, il est presque indispensable d'être un joueur de haut niveau avant d'être un entraîneur de haut niveau. L'entraîneur influence des comportements tant au niveau des joueurs que de l'entourage ; c'est bien, là, l'un de ses principaux rôles. Le travail est avant tout psychologique : comment mettre une équipe dans un état d'esprit tel qu'elle va gagner ? Les actions qu'il décide de réaliser, la gestion de ses priorités ne sont que des instruments de cette stratégie d'influence. Ces trois axes de compétences sont trois leviers possibles pour exercer le métier d'entraîneur. Chacun possède une motivation et des talents plus ou moins développés selon le domaine. Mais qui peut prétendre maîtriser ces trois dimensions du métier ?
De même que l'on s'est longtemps trompé sur l'évolution du football, on s'interroge encore sur la vocation d'un métier comme celui d'entraîneur. Comment devient-on entraîneur ? Serait-ce un métier ou une vocation ? Quel éclairage peut-il avoir sur la façon de penser le foot ? Est-il vraiment nécessaire de disposer d'un grand passé de joueur pour être le technicien et l'homme de banc idéal ? En bref, peut-on vraiment entraîner sans avoir été joueur de haut niveau ? Que l'on soit d'un côté ou de l'autre, il y a une vérité qu'on ne saurait forcément ignorer. Quelle que soit son origine, ou encore sa vocation, un entraîneur ne doit pas, ne peut pas, vivre avec les préjugés. L'entraîneur, ancien joueur de haut niveau, dispose de la finesse des détails. Il connaît la vérité des terrains et l'odeur des vestiaires. Les joies et les peines que l'on peut éprouver dans les victoires et dans les défaites. Il sait mieux que quiconque ce que c'est que gagner ou perdre un match. Cela, il ne l'a pas appris dans les livres, mais sur le terrain. Avec de surcroît un vécu, pas seulement important, mais également déterminant pour beaucoup de situations.
Sacchi et Parreira étaient en finale du Mondial 94 sans jamais avoir été joueurs de très haut niveau
En revanche, ne pas disposer d'un grand passé de joueur peut aider en beaucoup de choses. C'est l'exemple de l'entraîneur qui peut être plus ouvert, plus attentif. Il n'est pas obnubilé par sa propre carrière et, par conséquent, il ne risque pas de vivre par les préjugés. Le théoricien, on en aura toujours besoin, au même titre d'ailleurs que l'homme de terrain. Arsène Wenger a eu un jour cette phrase formidable : «Je pense que j'étais meilleur joueur que les gens imaginent, et je crois que je ne suis pas aussi bon entraîneur que ce que les gens pensent.» On n'a pas besoin, au fait, d'être un bon cheval pour être un bon jockey. Peut-on, un jour, oublier que Sacchi et Parreira étaient en finale de la Coupe du monde 1994 et ni l'un ni l'autre n'avaient été joueurs de très haut niveau ? Le football ne saura jamais se passer ni de l'un ni de l'autre. Ils en font l'histoire, la diversité, mais également la qualité. Car, s'ils n'émergent point de la même source, ils sauront toujours se compléter, même si dans le fond ils n'appartiennent pas au même registre.
Y. B.


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