Photo : Riad Par Smaïl Boughazi L'emploi, la sécurité alimentaire, le renforcement des entreprises publiques, l'amélioration du cadre des investissements, tels sont les maîtres mots du plan d'action présenté par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, hier devant les députés de la sixième législature. Dans son volet économique, le plan d'action du gouvernement prévoit d'emblée une série de mesures engagées et qui seront annoncées prochainement dans l'objectif de réguler et d'assainir l'économie nationale. Ainsi, au sujet du secteur industriel, le Premier ministre a parlé de mise à niveau des entreprises «encore viables et disposant de marchés». «Des partenariats avec des opérateurs étrangers pouvant apporter un savoir-faire» seront également mis en place et ce, dans l'objectif, appuie le Premier ministre, d'augmenter la productivité. Le redéploiement du secteur public se fera aussi, affirme Ouyahia, «dans le cadre de synergies économiques plus intégrées». «La participation dans l'investissement national à la valorisation du patrimoine public économique sera également encouragée avec comme objectif la préservation des emplois et la modernisation de l'outil existant, mais aussi la prévention de la spéculation sur le foncier ou le bâti industriel», dira le Premier ministre, à ce titre. En évoquant les 3 millions de postes d'emploi, il a expliqué que cet objectif s'appuiera, d'une part, «sur l'intense programme d'investissements publics qui sera mené ainsi que la dynamisation du développement économique et, d'autre part, sur l'arsenal de mesures annoncées par le président de la République». Il en est de même pour les 200 000 PME qui seront créées à la faveur de «l'avènement de nouveaux instruments de financement du capital d'investissements et du leasing». Des mesures qui viendront compléter, souligne le Premier ministre, le nouveau fond d'investissement. Dans ce sillage, il a indiqué en outre que «le seuil des garanties de crédit d'investissements sera relevé».Le plan d'action a également réservé tout un chapitre à la réduction de la dépendance des hydrocarbures par une promotion de l'investissement dans la production des biens et services et a fait de la sécurité alimentaire une priorité. Pas moins de 1 000 milliards de dinars seront consacrés durant les cinq prochaines années au développement de l'agriculture et à l'amélioration de la sécurité alimentaire. Le plan prévoit, en fait, de développer le secteur par un renforcement de l'irrigation agricole à travers notamment la réalisation de 100 000 hectares de nouveaux périmètres irrigués, la réhabilitation de près de 40 000 autres hectares existants, et la réalisation de plus de 100 nouvelles retenues collinaires d'une capacité totale de plus de 40 millions de m3. Un important soutien financier sera, par ailleurs, apporté aux producteurs agricoles activant notamment dans les filières de la céréaliculture, des légumes secs, de la pomme de terre, de l'élevage, de la production de viande et de lait, et de l'arboriculture (olives, dattes et agrumes). Dans la foulée, le gouvernement envisage de créer un office de fruits et légumes et de lancer un programme de régulation du marché et des circuits de distribution par la mise en place de stocks de sécurité et de modernisation en cours, des capacités de froid, outre le développement des mécanismes d'encadrement et d'appui à l'agriculture. Pour le secteur de la pêche, le plan a réservé aussi un certain nombre d'opérations. Entre autres, Ouyahia a parlé du développement des capacités halieutiques à travers notamment l'extension du réseau des ports et la multiplication des abris de pêche, la réalisation de halles aux poissons, la poursuite de l'incitation à l'investissement productif pour la modernisation et le renforcement de la flotte, et des activités de soutien, de conditionnement sous froid et de valorisation des produits halieutiques, l'élargissement du parc des fermes d'aquaculture, ainsi que la poursuite de la formation aux métiers de la pêche, et le développement de la recherche liée à ce secteur.