L'intolérance des députés envers leurs collègues a atteint son paroxysme à l'APN. Ainsi, après avoir, pendant ces deux derniers jours, critiqué et attaqué les positions politiques de groupes parlementaires, voilà que les députés, du FLN surtout, se sont distingués par une intolérance sans pareille. Hier, lors de la séance de l'après-midi, ils ont, en effet, tenté de couper la parole à Mme Leïla Hadj Arab qui intervenait en langue amazighe. Ils ont tapé des pieds et des mains pour la faire taire. Le président de l'APN intervient pour les calmer en précisant qu'elle procédera à la traduction de ses propos. Tenant bon, l'élue du RCD poursuit son intervention. Le microphone est coupé. Ziari intervient de nouveau pour lui demander de traduire. Ce à quoi elle a répondu qu'elle le ferait pour peu que le temps de parole qui lui est imparti soit prolongé. Une fois son intervention en tamazight terminée, Mme Hadj Arab la reprendra en arabe. Certainement pas pour faire plaisir aux contestataires, mais surtout pour se faire comprendre par les citoyens qui suivaient les débats diffusés en direct à la télévision. Le président de l'APN a repris la parole pour la troisième fois pour demander aux députés de la majorité parlementaire de ne plus écouter les interventions qui ne s'inscrivent pas dans le cadre de l'examen du plan d'action du gouvernement. Cette image de l'institution législative traduite par des élus de la majorité parlementaire entame encore plus sa crédibilité et son inefficience. Sinon comment expliquer de tels comportements et des attaques à l'encontre d'une langue promue nationale par la Constitution que ces mêmes députés ont approuvée le 12 novembre dernier? N'est-ce pas là une violation flagrante d'une disposition de la loi suprême du pays ? Cela dénote en tout cas l'état de décomposition de la chose politique dans notre pays. Ce genre de comportement donne de plus en plus raison à ceux qui demandent la dissolution de la Chambre basse, à l'image du PT, du RCD, du MRN dirigé jusqu'à jeudi dernier par Djahid Younsi. Tant il est vrai que les débats sur le plan d'action du gouvernement, excepté quelques interventions pertinentes, émanant, il faut le souligner, des députés de tous les partis siégeant à l'Assemblée, se sont transformés en tribune dans laquelle il est mis tout et n'importe quoi. Les élus qui sont intervenus lors de la plénière d'hier matin ont consacré une bonne partie de leur temps de parole à féliciter le Chabab Belouizdad pour le sacre qu'il a décroché jeudi dernier. Ils ont profité de cette intervention et de la victoire du CRB pour congratuler les équipes de leurs wilayas respectives. Chacun y est allé aussi de la revendication de la construction d'un stade de football pour quasiment chaque commune. A telle enseigne que les représentants des journaux se sont rappelé les fameuses revendications d'un aéroport par wilaya ou encore l'élévation d'une daïra au statut de wilaya ou encore de wilaya déléguée. F. A.