Le président du groupe parlementaire du FLN a critiqué les couvertures médiatiques de l'ENTV, les qualifiant d'antiprofessionnelles. “Il faut l'ouvrir ou la fermer complètement”, a-t-il dit. L'APN a vécu, hier, au rythme d'une guerre déclarée entre le FLN et le RND lors du deuxième jour des débats autour du bilan du gouvernement. À l'origine, les critiques des députés du FLN du bilan gouvernemental. C'est que la montée au créneau des parlementaires du parti de la majorité a fortement déplu aux députés du RND qui ont vu le Chef du gouvernement, et néanmoins patron de leur parti, sérieusement malmené. Et c'est Abdelkrim Harchaoui, l'ex-ministre des Finances, qui a ouvert les hostilités. Considérant “très positif” le bilan du Chef du gouvernement, le député du RND de Sétif a affirmé que l'Exécutif “a pleinement et totalement réussi dans sa gestion des affaires du pays”. Harchaoui, qui est allé jusqu'à “féliciter” le peuple algérien de l'amélioration de son quotidien”, a sévèrement dénoncé les députés FLN qui “ont parlé de la pauvreté des citoyens en faisant dans l'agitation”. Accusant des députés du parti de Belkhadem de changer de discours, le député soulignera que “ce changement de position est devenu une profession pour certains qui basculent maintenant dans une pseudo-opposition”, oubliant par là même que le RND versait dans l'opposition alors qu'il détenait la majorité durant l'ancienne législature. L'intervention de Harchaoui n'a cependant pas diminué des critiques des députés du FLN. Mieux, les parlementaires du parti de la majorité ont même répondu à leurs pairs du RND. C'est notamment le cas de Nadjib Aïssat et de Sadak Bouguetaya. “Le bilan d'Ouyahia est un texte rose qui déborde de bonheur, alors qu'à quelques mètres d'ici, il y a des adolescents et des familles qui vivent dans la rue. Si cela se passe à proximité de l'APN, la situation doit être nettement plus dramatique dans les douars et les régions reculés du pays”, dira Aïssat tout en précisant qu'au FLN, “nous n'avons aucun complexe à critiquer le bilan du gouvernement”. Abondant dans le même sens, Sadek Bouguetaya a indiqué que compte tenu “des importantes richesses que recèle notre pays, il est important pour nous dans le cadre de la liberté d'expression d'intervenir dans la pluralité pour s'assurer d'une gestion transparente des affaires publiques”. Pour Bouguetaya, qui insiste sur l'impératif d'une “liberté et d'une pluralité dans l'expression, il est hors de question de diminuer le rôle du FLN dans sa démarche de critique de la gestion du gouvernement”. Abass Mekhalif, député FLN de Skikda, dont l'intervention a provoqué l'ire du RND, a expliqué, quant à lui, au sortir de la plénière que ses “interventions à l'époque du parti unique étaient bien plus virulentes que celles d'aujourd'hui”. “Ce n'est pas en 2005 qu'on va nous apprendre le b.a.-ba de la politique !” dira-t-il. Les autres interventions des députés FLN se sont, quant à elles, focalisées sur le contenu du bilan d'Ouyahia. Il en est ainsi du député El-Mahi Guessoum qui a souligné “le décalage des salaires des travailleurs par rapport au pouvoir d'achat”, tandis que Abdelkrim Benmbarek a insisté sur “les erreurs et les insuffisances dans la gestion du livre scolaire”. Aussi, et si Réda Benounan a évoqué “l'importance des dysfonctionnements de la justice”, Saïd Benaïda n'a pas manqué pour sa part de soulever les “imperfections du système de santé”. La question des prérogatives des élus locaux a été également remise sur la table par le député Abdellah Mohamed. Ce dernier a également exigé d'Ouyahia de démontrer de quelle façon compte-t-il “créer deux millions d'emplois”. NADIA MELLAL