La route continue à faucher des vies. Les bilans se suivent, avec toujours plus de morts. Il ne se passe pas un jour sans que des accidents soient enregistrés. Le décompte macabre est répercuté quotidiennement par les médias qui tentent de contribuer à endiguer le fléau. Le facteur humain est souvent à l'origine de drames qui mettent un terme à des existences de manière atroce et endeuillent des familles. Beaucoup assimilent la conduite à un état d'euphorie, proche de l'ivresse, dont ils se réveillent souvent dans un fracas terrible. L'accélérateur semble être le seul élément qui captive l'attention des conducteurs, notamment les jeunes, tant il leur donne la sensation d'être libres. Ils s'envolent littéralement, frôlant à peine la chaussée et donnant des sueurs froides à ceux qui préfèrent rester maîtres de leur véhicule et maîtriser leur conduite sur la route. Malheureusement, combien parmi ces derniers sont emportés par la folie meurtrière des chauffards. Bien des familles ont été décimées par ces fous du volant qu'ils ont eu le malheur de croiser sur leur chemin censé être paisible. Des conducteurs, des jeunes généralement, voient leur course folle s'arrêter brutalement dans un amas de ferraille où ils laissent leur vie et enterrent celles des autres. Que de sang, que de larmes et que de deuils sur des parcours à la fin tragique ! Rien ne semble pouvoir freiner l'hécatombe. Les campagnes de sensibilisation et les spots télévisés montrant des visages horrifiés face à la mort ne touchent pas outre mesure ces individus qui usent de leurs bolides comme des armes destructrices. Des tacots détruisent eux aussi des vies sur des routes qu'ils ne sont pas censés continuer à emprunter, tant leur vétusté est parfois très avancée. Il existe toujours des véhicules brinquebalants qui sortent «indemnes» des contrôles techniques alors qu'ils devraient être réformés. Autre facteur qui sème lui aussi la mort : la mise sur le marché de pièces de rechange contrefaites. Le phénomène se répand de façon surprenante et fait le bonheur de criminels qui font fi du danger que celles-ci représentent. La soif du gain des contrefacteurs n'a d'égale que celle d'importateurs qui inondent leur pays de ces pièces mortelles qu'ils introduisent sans difficulté. La défaillance des services des douanes n'est pas à démontrer, leur part de responsabilité est certaine. Les pouvoirs publics ferment les yeux. Sinon, comment expliquer la prolifération de ces pièces chez les commerçants ? Conscients de la gravité d'un tel phénomène, les concessionnaires se sont réunis hier en présence du ministre du Commerce pour tenter de trouver une solution. Le principe de la lutte contre la contrefaçon est arrêté depuis longtemps, mais les mécanismes restent toujours à définir. La rencontre entre le ministre et les concessionnaires n'a pas répondu aux attentes. R. M.