Après avoir combattu le terrorisme islamiste, l'Algérie fait face au terrorisme routier. Aujourd'hui, nul n'est certain de rentrer chez lui le soir, au vu du nombre d'accidents mortels recensés quotidiennement. L'hécatombe continue sur nos routes. Quatorze personnes ont trouvé la mort et seize autres ont été blessées, dans la nuit de samedi à dimanche, dans un accident sur la RN1, selon la Protection civile. Les blessés ont été évacués vers l'hôpital Messaâd de Djelfa, selon la même source. L'accident, qui s'est produit à Oum El Hatham, dans la commune d'Oum El Idham, au sud de Djelfa, a été provoqué par une collision entre deux camions. Trop, c'est trop! Cet accident mortel s'est produit au lieudit «El Hachim» à 185 kilomètres au sud du chef-lieu de la wilaya de Djelfa. Deux camions lourds, dont l'un transportait la plupart des victimes et l'autre remorquait un tracteur, se sont violemment heurtés. Les circonstances exactes du drame n'ont pas été communiquées par la gendarmerie de Messaâd qui a ouvert une enquête pour en déterminer les causes. L'accident s'étant produit la nuit, il ne serait pas surprenant, à notre avis, que les causes soient dues à un système défectueux des feux de signalisation de l'un des deux véhicules, d'autant plus que celui remorquant le tracteur, devait rouler en principe doucement. Trop, c'est trop! Le terrorisme routier continue de faire des ravages. Chaque jour, chaque semaine, chaque mois, des communiqués tombent avec des décomptes macabres. Des drames s'ajoutent aux drames. La machine est infernale. Le bitume de l'Algérie s'abreuve du sang de ses fils. Une tragédie. Intervenant sur ce dossier, le président de la République avait relevé qu'en dépit de la révision du Code de la route, les accidents de la route demeurent encore un véritable fléau qu'il faudra juguler par la sanction mais aussi par une action éducative permanente des usagers de la route. En effet, et en dépit de tout l'arsenal juridique mis en place avec les mesures coercitives prises pour éradiquer ce phénomène, le terrorisme routier hante encore nos routes. Chaque année, plus de 4000 morts et plus de 60 000 blessés sont enregistrés engendrant des pertes estimées à plus de 100 milliards de dinars au Trésor public. C'est un véritable bilan de guerre! Nos routes se sont transformées en champs de bataille. Ce qui place l'Algérie au premier rang arabe et 4e mondial. Dans ce bilan lugubre, plus de 25% des accidents sont imputés aux bus et aux poids lourds. Les limitations de vitesse ne sont respectées ni à l'entrée ni à la sortie des agglomérations, et encore moins à l'intérieur du tissu urbain où la vitesse est pourtant limitée à 30 km/h. Pour de nombreux observateurs, l'excès de vitesse pratiqué par des camionneurs même à l'intérieur des agglomérations et l'utilisation de moyens de transport présentant des défaillances mécaniques sont les raisons le plus souvent évoquées. Cette situation est engendrée par une certaine légèreté des sanctions annoncées contre tout contrevenant au Code de la route. Aussi, les plus hauts responsables du pays sont interpellés, l'Algérie n'a pas combattu le terrorisme islamiste pour se livrer au terrorisme routier. Car aujourd'hui, nul n'est certain de rentrer le soir chez lui au vu du nombre d'accidents mortels recensés quotidiennement. Aussi, les pouvoirs publics se doivent de durcir davantage les lois quitte à refaire un examen de conduite à tous les chauffeurs. Plan Bleu, Plan Delphine, rien n'y fit. Le facteur humain est, certes, pointé du doigt mais les causes sont multiples. Corruption, complaisance, permis assuré, tout y est. En effet, les certificats médicaux présentés par les candidats ne font jamais l'objet de vérification, pour s'assurer des facultés physiques, mentales et psychologiques du candidat au permis de conduire. Ce «terrorisme routier» risque de s'accroître durant les prochaines années en raison du non-respect de la loi dans toute sa rigueur. Pourtant, nul n'est au- dessus de la loi.