Photo : Sahel Par Faouzia Ababsa Les débats sur le plan d'action du gouvernement présenté mardi dernier par le Premier ministre ont pris fin hier, avec l'intervention des chefs des groupes parlementaires. Mais auparavant, la discussion générale s'est distinguée par un débat byzantin où les députés de la majorité parlementaire se disputaient les répliques à adresser à l'opposition représentée à la chambre basse du Parlement. Ainsi, ils ont fait front pour répondre et au groupe parlementaire du Parti des travailleurs à propos de la revendication de la dissolution de l'APN, et à ceux du Rassemblement pour la culture et la démocratie. Pour lequel était intervenu hier Nourreddine Aït Hamouda, qui a été d'une virulence inédite. Le vice-président du bureau de l'APN a déroulé une véritable litanie de griefs à l'encontre de tous les pouvoirs qui se sont succédé en Algérie depuis l'indépendance. De la «dissimulation des ossements de Amirouche et de Si El Haoues (martyrs de la révolution) à l'affaire Khalifa, le fils de Amirouche n'a pas lésiné sur le vocabulaire et les expressions pour descendre en flammes les responsables et cadres de l'Etat. Il reprochera notamment la non-commémoration par l'Algérie du décès de Moufdi Zakaria, le père de Kassamn (l'hymne national). Une commémoration qui a été faite en France, en présence «de l'ambassadeur français en Algérie et en l'absence du représentant algérien en France». A propos de l'affaire Khalifa, il dira qu'aucun responsable politique «dont l'implication a été pourtant prouvée» n'a été inquiété. Et d'interroger les responsables sur sa libération, deux mois à peine après sa condamnation par le tribunal criminel de Blida à deux ans de prison ferme, avec délivrance d'un passeport pour quitter le pays vers le Canada. Au sujet du drapeau noir érigé sur le fronton du siège du RCD, l'élu du parti de Saïd Sadi dira : «Nous l'avons fait sciemment, exprès.» Le message de Aït Hamouda n'avait d'autre explication que celle consistant à rappeler y compris et surtout aux organisations des moudjahidine et de chouhada qu'ils n'avaient pas le monopole de l'histoire et encore moins celui de la préservation des symboles de la révolution. C'est Bounouar, du FLN qui lui succèdera pour lui répondre avec la même virulence. Une véritable querelle de byzantins qui ne sert nullement les Algériens, lesquels attendent autre chose de ceux qu'ils ont porté à la chambre basse du Parlement. Cela a d'ailleurs été largement souligné par deux députés du RND, à savoir Kada Benatia et Seddik Chiheb. Ce dernier n'a pas fait dans la dentelle à l'adresse du gouvernement, lui reprochant de ne pas vouloir œuvrer pour la réhabilitation d'une véritable culture du commis de l'Etat. L'ex-syndicaliste indiquera qu'il ne sert à rien de décrédibiliser les institutions même si elles se caractérisent pour le moment par de grandes insuffisances. Il s'agit, selon lui, de les renforcer et de faire en sorte d'évoluer pour donner le meilleur. Pour sa part, le Premier ministre, qui a eu à supporter, quatre jours durant, les batailles rangées que se sont livrées les uns et les autres, doit se présenter de nouveau au pupitre de l'hémicycle pour apporter les réponses aux préoccupations, pertinentes, faites par plusieurs élus. Le vote du plan d'action interviendra aussitôt après. Pour permettre au Sénat d'entamer l'examen de la copie du gouvernement demain.