Photo : APS Par Faouzia Ababsa 70 000 offres d'emploi ont été exprimées par les employeurs au niveau des différentes agences de l'Anem (Agence nationale de emploi). C'est ce qu'a révélé hier le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, à l'occasion de la journée parlementaire sur le nouveau plan d'action pour la promotion de l'emploi et la lutte contre le chômage, organisée par le groupe du FLN, en présence du secrétaire général de ce parti et non moins chef du gouvernement, du président de l'APN et du ministre du Travail. Lequel a présenté encore une fois la stratégie relative au plan d'action pour la promotion de l'emploi et la lutte contre le chômage, adopté le 1er avril dernier en conseil de gouvernement et entré en vigueur au début du mois en cours. La séance a été ouverte par Abdelaziz Ziari qui, dans une courte allocution, a indiqué que l'unique solution pour résorber le chômage réside dans la relance et le soutien au secteur économique. Abdelaziz Belkhadem, lui, reviendra sur les raisons du chômage qui touche plus de 70% des moins de 30 ans en faisant un retour en arrière. Précisément à partir de la crise pétrolière de 1986, la crise économique, le terrorisme avec toutes les conséquences qui en ont découlé, à l'instar de l'exode rural qui a mis la pression sur les demandes d'emploi, mais aussi l'abandon du travail dans le secteur agricole en raison de l'insécurité. Il a également indiqué que le chômage ne pouvait en aucun cas continuer à être traité par le Trésor public et que seules la relance et la redynamisation du secteur économique permettaient la création de richesses et, par ricochet, la création de l'emploi. En marge de cette manifestation, il déclarera, en réponse aux questions des journalistes, que 400 000 emplois ont été créés l'année dernière et que 420 000 sont prévus pour l'année en cours. Mais il ne précisera pas s'il s'agit d'emplois permanents ou précaires. La journée parlementaire a rassemblé également les responsables des différents organes liés à l'emploi tels que l'ANSEJ, la CNAC, mais aussi les représentants du secteur bancaire, des jeunes promoteurs qui ont bénéficié du dispositif de l'ANSEJ et des étudiants ainsi que des parlementaires. L'assistance a eu droit à des communications longues, mais qui ont eu le mérite de susciter un riche débat sans tabou. Ainsi, parmi les préoccupations soulevées notamment par les jeunes figure celle, fondamentale pour leur microentreprise, de leur mise à l'écart des soumissions aux appels d'offres dans le cadre du code des marchés publics. Certains intervenants ont émis des réserves quant au respect des engagements des employeurs qui bénéficieront des aides financières de l'Etat pour le recrutement des primo-demandeurs. «Qu'est-ce qui garantit que les employeurs ne licencient pas les jeunes une fois que le contrat aura expiré alors qu'ils ont empoché les subventions liés au poste ?» s'est interrogé une parlementaire. Un autre député s'est étonné qu'on mette en place une stratégie globale pour lutter contre le chômage au moment où des milliers de travailleurs sont menacés de licenciement pour raison économique. Une contradiction qui n'a pas trouvé de réponses. D'autres orateurs ont interpellé la directrice de l'ANSEJ, Mme Sedaoui, sur le nombre exact de microentreprises qui ont réussi, de celles qui ont mis la clé sous le paillasson et quel était le volume de leur endettement. Tayeb Louh, qui se chargera de répondre aux interrogations, s'est voulu extrêmement rassurant. «Il n'est pas question que le Trésor public donne un seul sou sans contrepartie», dira-t-il. «Nous avons mis des garde-fous dans le plan d'action. Les employeurs sont tenus de recruter 15% du total de leur effectif et de garder 25% de ces 15%. De plus, les mécanismes de contrôle existent. Il ne s'agira pas de campagne conjoncturelle mais d'un travail normal.» D'autre part, Tayeb Louh a assuré que les pouvoirs publics allaient réserver un taux d'accession aux marchés pour les microentreprises, et ce, dans chaque wilaya. S'agissant du taux d'endettement des jeunes promoteurs, le ministre du Travail a indiqué qu'il ne dépassait pas les 22% de l'ensemble des crédits alloués par les banques et qui se chiffrent en dizaines de milliards. Le problème de l'absence de communication a également été posé. Il sera pris en charge à travers des campagnes d'information, selon les responsables de l'ANSEJ, de l'ANEM…