Photo : S. Zoheir Par Ali Boukhlef «Il faut prendre des mesures pour éviter que la jeunesse, qui est une richesse pour la nation, ne se transforme en un fardeau pour la société.» Le leitmotiv a été adopté presque à l'unanimité par les chefs des groupes parlementaires présents au Conseil de la nation. C'était hier, au deuxième jour des débats sur le plan d'action du gouvernement. Mais contrairement aux députés, les sénateurs se sont contentés de quelques remarques, parfois superficielles. Et la faiblesse des débats à la Chambre haute ne se limite pas à la qualité des interventions, mais se remarque aussi sur le plan quantitatif. Puisque, sur la totalité des membres du Conseil, seuls une quarantaine se sont exprimés, essentiellement pour louer le travail de l'exécutif. Il ne peut en être autrement pour des parlementaires issus dans leur écrasante majorité soit des partis de l'Alliance présidentielle, soit du tiers présidentiel, donc désignés sans autonomie politique. Hier donc, ce sont les chefs des quatre groupes parlementaires -RND, FLN, MSP et tiers présidentiel- qui se sont partagé l'essentiel du timing de la matinée. La palme est revenue au chef des sénateurs MSP, Mohamed Yahiaoui, qui, dans une plaidoirie où le religieux le dispute au politique, a tenté quelques «remarques» sans aller jusqu'à remettre en cause le plan présenté par Ouyahia. L'homme a, par exemple, demandé de «trouver de nouveaux mécanismes pour régler les dossiers encore en suspens» concernant la réconciliation nationale. Il a également attiré l'attention du Premier ministre sur ce qu'il appelle «les fléaux sociaux qui rongent la société, notamment les jeunes» qui risquent, à ses yeux, de «devenir un véritable fardeau pour la société» si des mesures supplémentaires «ne sont pas prises». Cela pour le politique. Pour le religieux, Yahiaoui a profité de la crise économique mondiale pour solliciter l'ouverture de davantage de «guichets de banques islamiques en Algérie». Pendant que le sénateur parle, Ouyahia ne prend pas note. Cela n'a pas empêché le représentant du MSP de clamer son soutien «au plan d'action du gouvernement». C'est également sans surprise que le représentant des sénateurs du tiers présidentiel, Abdallah Bousennane, a adopté la même démarche. Il a, cependant, exprimé, lui aussi, des inquiétudes quant au sort de la jeunesse et d'autres problèmes sociaux. «Un pays rongé par la corruption est une proie facile pour le règne de l'injustice», a averti M. Bousennane qui a préconisé plus de dialogue social. Les deux autres chefs de groupe, Nacer Bougueche du RND et Abdelkader Kemmoun du FLN -qui est intervenu en dernier- n'ont rien apporté dans leurs interventions, se contentant de rappeler leur loyauté au chef de l'Etat et à son programme. Le Premier ministre va répondre aux interrogations et revendications lors de la matinée d'aujourd'hui. Mais tout porte à croire qu'il n'aura pas la tâche dure puisque l'adoption de son plan ne fait aucun doute.