L'état a décidé de réguler le marché du médicament. Le conseil de gouvernement, réuni hier sous la présidence d'Ahmed Ouyahia, a examiné un exposé fait dans ce sens par le ministre du Travail et de la Protection sociale, selon le ministre de la Communication, Abderrachid Boukerzaza, qui, au cours de sa conférence de presse hebdomadaire, a donné quelques détails sur le sujet. Il en ressort, selon le ministre, que, désormais, le gouvernement compte interdire l'importation des médicaments produits en Algérie. Boukerzaza a expliqué que cette mesure est prise, d'abord, dans le but de protéger le produit national -et l'entreprise nationale Saidal- et, ensuite, pour encourager l'élargissement de l'utilisation du médicament générique, dont le taux de consommation ne dépasse pas les 40%, explique encore le ministre de la Communication. La deuxième très importante mesure annoncée par le gouvernement concerne les modalités d'importation des médicaments. Il s'agit de l'obligation faite aux importateurs, notamment les grands groupes internationaux et les laboratoires spécialisés, de procéder à des investissements productifs sur place. La mesure n'est certes pas nouvelle dans l'absolu, puisque, jusque-là, les importateurs avaient deux ans pour passer progressivement du statut d'importateur à celui de producteur. Seulement, explique Boukerzaza, «on a constaté que, dès que le délai est passé, les opérateurs changent carrément d'activité». Le ministre a indiqué que le gouvernement compte faire signer le cahier des charges dès le début. Chose qui ne laissera pas une grande marge de manœuvre aux importateurs. Toujours dans le domaine du médicament, une nouvelle nomenclature des tarifs de référence des médicaments va voir le jour. L'objectif : encourager le médicament générique et faire baisser les dépenses des organismes de Sécurité sociale. Le gouvernement, a précisé Boukerzaza, a pris conscience de la hausse vertigineuse des tarifs de remboursement qui sont passés de 36 milliards de dinars en 2001 à près de 70 milliards en 2008. Ces sommes constituent un grand fardeau pour les caisses d'assurance. Pour réduire la facture, le gouvernement compte accélérer les systèmes contractuels avec les établissements de santé. L'Etat compte, par contre, réserver le système du tiers payant aux personnes démunies, aux handicapés et aux malades chroniques. En parallèle, le document présenté par Tayeb Louh fait référence à la création de commissions locales et centrales de recours des assurés. Ces commissions s'occupent du règlement des conflits sociaux. De même que le gouvernement veut poursuivre la modernisation des organismes de la Sécurité sociale. Sur un autre plan, le ministre des Ressources en eau a présenté un avant-projet de décret exécutif relatif au contrôle et à l'analyse de l'eau potable dans toutes ses phases, de la production jusqu'à la livraison. En outre, le gouvernement a examiné, toujours selon Boukerzaza, un projet de décret exécutif relatif à la déclaration d'utilité publique de l'opération relative à la réalisation des lignes haute et très haute tension. Le ministre a expliqué que cette décision est prise afin d'améliorer le réseau national d'électricité, notamment pour ce qui est des unités industrielles. A. B. Affaire Mecili : les préoccupations du gouvernement algérien Abderrachid Boukerzaza, ministre de la Communication, a indiqué hier, lors de sa conférence de presse hebdomadaire, que «le gouvernement algérien est vivement préoccupé par le sort du diplomate Mohamed Ziane Hasseni», mis en examen en France dans l'affaire de l'assassinat, en 1987, de l'avocat Ali André Mecili. «Comme l'a exprimé le ministère des Affaires étrangères, le gouvernement est préoccupé par cette affaire. L'Algérie dispose d'organismes concernés et d'un appareil diplomatique qui tentent de trouver une issue à cette affaire», a précisé Boukerzaza qui a ajouté que «nous sommes confiants, d'autant que le concerné [Hesseni] a accepté de se soumettre au test ADN qui lui a été exigé».