Photo : Sahel Par Ali Boukhlef Deux jours presque pour rien. Le conseil consultatif du Mouvement de la société pour la paix, MSP, réuni mercredi et jeudi derniers à Zeralda, n'a pas débouché sur une conclusion palpable, si ce n'est de tout différer sine die. Signe d'un malaise persistant, Aboudjerra Soltani, le président du parti, a même quitté les travaux par une porte dérobée, sans doute pour fuir les questions des journalistes, confiant la corvée au président du conseil consultatif, Abderrahmane Saïdi. Il est vrai que le parti est apparemment loin de la tempête annoncée des jours auparavant dans la presse suite à l'obstination de Abdelmadjid Menacera, le vice-président dissident, et ses partisans à déstabiliser à tout prix Soltani. Rien, ou presque, ne témoigne, dans les coulisses des travaux du conseil consultatif, d'une fronde sérieuse. A peine si on constate l'absence de quelques membres du conseil restés fidèles à l'ancien ministre de l'Industrie. Mieux, même ceux qui d'entre les dirigeants tenaient le bâton au milieu rentrent désormais dans la ligne, à l'image du «doyen» des membres du bureau Abderrezak Mokri qui s'interroge sur les véritables motivations de Abdelmadjid Menacera et de ses compagnons. «Lui-même a voté la révision de la Constitution», fait remarquer le député de Mila, dans les coulisses de la Mutualité des matériaux de construction, tout en suggérant que le problème est d'ordre strictement personnel, pour ne pas de dire de leadership. Et du coup, Mokri offre aux personnes présentes une information de taille : l'organisation internationale des Frères musulmans a offert ses bons offices pour réconcilier les deux parties en conflit. Il faut préciser dans ce cadre que l'organisation islamiste a une influence certaine sur le parti algérien. Malgré cela, le conseil consultatif, affirme son président Abderrahmane Saïdi, a donné une «période de grâce» au groupe de Menacera. Sauf que, cette fois-ci, le temps est désormais compté, puisque «les absents» ont jusqu'en janvier pour s'expliquer. Sinon, affirme encore Saïdi, «des mesures seront prises». S'il n'a pas précisé de quelles mesures il s'agit, le dirigeant islamiste laisse entendre que l'exclusion n'est pas à écarter. «Nous laissons le temps à la conciliation. Nous allons encore essayer de les persuader qu'ils [Menacera et son groupe] peuvent exposer leurs idées au sein du conseil consultatif», a ajouté Saïdi, d'un ton serein malgré l'insistance des journalistes. L'autre question inscrite à l'ordre du jour et pas encore tranchée est celle relative à la position à adopter par rapport à l'élection présidentielle. Le président du conseil consultatif du MSP, qui reconnaît qu'il y a des militants qui veulent un candidat du parti, a affirmé que le problème est laissé entre les mains du président du parti, Soltani, et de son bureau. Ces derniers, précise le chef du parlement du parti, vont prendre position selon les conclusions du sommet des trois partis de l'Alliance présidentielle qui se tiendra le 30 novembre prochain. Au sujet de l'Alliance présidentielle justement, le MSP continue de souffler le chaud et le froid. Tantôt «coopératif», tantôt «interrogatif», le parti islamiste ne trouve toujours pas sa juste place. A sa proposition de «partenariat», le FLN a répliqué par une «coopération». Et Abderrahmane Saïdi ne dit pas grand-chose si ce n'est d'attendre le sommet du dimanche 30 novembre. En attendant, les dirigeants du MSP se posent trop de questions. Saïdi dit ne pas comprendre que, cinq ans après sa création, l'Alliance présidentielle n'arrive toujours pas à se ressouder à la base. Elle est limitée aux réunions, très épisodiques, des trois chefs. Mais Saïdi dit ne pas vouloir «anticiper». Lui et son président veulent, apparemment, attendre le signal d'en haut. Avant cela, tout le monde reconnaît que le seul dénominateur commun entre les trois sigles s'appelle tout simplement Abdelaziz Bouteflika. Le reste n'est que protocole.