Photo : Riad Par Amirouche Yazid Le volet sponsor occupe ces dernières années une place importante dans le monde du sport en Algérie. Il est devenu avec le temps un élément incontournable. La gestion d'un club dépend de l'apport de ses sponsors. La capacité de se maintenir au plus haut niveau se mesure par le poids de la contribution des sponsors. C'est pour cette raison que des clubs courent derrière des entreprises et des firmes à même de leur assurer un partie des dépenses. Il n'est pas évident, néanmoins, que ces sponsors se rapprochent du sport quand bien même ce terrain ne manque pas d'attractivité. Le fait que le sport en général et le football en particulier attirent l'argent des financiers n'exclut pas, en revanche, une certaine réticence de l'autre côté. C'est ainsi qu'on retrouve un afflux des sponsors chez une catégorie de clubs. Il s'agit à première vue des clubs stables administrativement. C'est connu : les industriels ne se hasardent pas à sponsoriser une association sportive dont les lendemains ne sont pas certains. Nombreux sont, en effet, les financiers qui ont signé des contrats de sponsoring avec un club qui s'est retrouvé au bout de quelques mois dans une crise sans précédent. Les exemples sont légion. Il est, néanmoins, clair qu'au-delà de la question relative à la stabilité administrative du club, ce sont les résultats techniques qui définissent le nom des sponsors. Ces derniers se bousculent naturellement chez les clubs qui jouent les premiers rôles au niveau national et représentent de façon permanente l'Algérie dans les compétitions régionales. Il n'est pas étrange de constater la concentration des firmes les plus puissantes du pays sur les maillots des équipes connues pour être ambitieuses. La Jeunesse sportive de Kabylie est manifestement le club qui attire davantage les sponsors. D'une part, grâce à l'aura du club et à sa stabilité administrative matérialisée par le règne de son actuel président, et, d'autre part, grâce aux participations répétitives de l'équipe aux différentes Coupes d'Afrique. Le sponsor d'un tel club assure la présence de son sigle sur le maillot de l'équipe pendant une trentaine de matchs suivis, souvent, par un nombreux public et dont un nombre assez important de rencontres sont retransmises par différentes chaînes de télévision. D'autres équipes ne sont pas moins loties en matière de sponsoring à l'image du Mouloudia d'Alger dont la popularité et l'histoire ne laissent pas indifférents sponsors et industriels locaux et étrangers. Le MCA demeure, néanmoins, attaché à son sponsor majeur, la Sonatrach. La Coupe arabe replace l'ESS L'influence des résultats sur la venue ou non des sponsors vers les clubs se vérifie davantage avec l'exemple de l'Entente de Sétif, qui semble rattraper, depuis au moins trois saisons, le temps perdu, à la faveur de ses deux sacres consécutifs dans la juteuse compétition de la Ligue arabe des champions. A présent, nous ne sommes plus au temps où la formation sétifienne n'intéressait pas assez les industriels aussi bien ceux implantés dans la capitale des Hauts Plateaux que ceux d'ailleurs. Aujourd'hui, les Noir et Blanc sont sponsorisés par toutes les forces de l'argent du pays, le club étant devenu un véritable ambassadeur du football algérien dans les pays arabes. Présidé par un ancien international, le club a manifestement retrouvé son second souffle légendaire, non seulement en dominant la compétition de la Coupe arabe, mais en assurant aussi une aisance financière jamais connue avant. Actuellement, le club est très présent dans le marché des transferts de joueurs. Ce n'était pas le cas avant. Les sacres de l'ESS en Coupe arabe en sont la véritable arme. Pour l'intersaison, des joueurs, apparemment les plus en vus sur le marché, viennent signer au club et défendre ses couleurs et ils sont nombreux à emprunter ce chemin. Il y a même ceux qui ont quitté des clubs à la notoriété établie pour aller évoluer à l'ESS à l'image de Hemani (JSK), Aksas (CRB), Belkaïd (MCA) et bien d'autres. Si ce beau monde atterrit à Sétif, c'est principalement grâce au chèque qu'empoche le président Serrar à chaque fin du mois de mai. Un chèque qui lui permet de répondre aux exigences des joueurs dans un marché qui se cherche encore des règles. C'est dire combien un résultat technique peut à lui seul garantir la venue de sponsors. Pour le moment, les dirigeants de l'Entente de Sétif s'en réjouissent tout en espérant un troisième trophée dans la même compétition. Non loin de Sétif, le club phare de la Soummam, la JSM Béjaïa, vient de l'expérimenter à tel point que les résultats techniques peuvent changer la santé financière d'un club. Le club est manifestement à l'aise financièrement depuis sa victoire historique en Coupe d'Algérie. Au lendemain du sacre des enfants de Yemma Gouraya, les aides n'ont pas cessé de pleuvoir sur la maison béjaouie. Cela a permis à la direction de Tiab de mieux négocier la phase du recrutement avec à la clé l'engagement de plusieurs éléments de qualité. Annaba, l'autre trajectoire Du côté de la Seybouse, la chose se présente autrement. Le club n'a pas gagné de titres, il vient tout juste de retrouver le premier palier. Mais, ce n'est un secret pour personne : il fonctionne à coups de milliards. Avec Arcelor Mittal, l'USM Annaba dispose d'un sponsor majeur, qui couvre toutes les dépenses de la direction de Menadi, y compris la signature de joueurs les plus chers sur le marché local. La formation bônoise nourrit de grandes ambitions à chaque début saison. Direction, joueurs supporters des Tuniques rouges parlent, à chaque coup d'envoi d'un exercice sportif d'une place sur le podium. Rêve légitime pour un club d'une grande ville comme Annaba, une ville qui dispose d'une infrastructure sportive de qualité. Mais au bout de quelques journées, les Annabis se voient confrontés à la triste réalité : l'équipe n'arrive pas à se hisser plus haut. Pourtant, l'argent ne manque pas. Bien au contraire, le club s'attache les services des joueurs qu'il veut avoir dans son effectif. Il ne trouve pas de difficultés à convaincre les techniciens les plus convoités pour diriger le onze annabi. Cela coince, néanmoins, au niveau de la gestion des ressources aussi bien humaines que financières. L'avènement d'Aïssa Menadi n'a pas mis beaucoup de temps à révéler les limites de l'argent quand la gestion est à placer dans la rubrique de la misère.