Photo : S. Zoheir Par Ali Boukhlef Noureddine Yazid Zerhouni veut responsabiliser davantage les maires. Le ministre de l'Intérieur a, lors de son passage hier matin sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, écarté tout amendement des codes communal et de wilaya dans l'immédiat, tout comme le découpage administratif qui dépend du président de la République. Si le ministre de l'Intérieur reconnaît qu'il y a des défaillances dans la gestion des collectivités locales, il ne voit cependant pas l'utilité de changer les lois à court terme, parce que le plus urgent, à ses yeux, est «d'appliquer les lois qui existent actuellement». Cette absence d'application est justifiée, selon le ministre, par un manque de formation de ceux qui sont appelés à gérer les mairies. «Les élus doivent d'abord appliquer ce qui existe actuellement. Et ce qui va se faire à partir [d'aujourd'hui], à l'issue de cinq mois de formation», a dit le ministre de l'Intérieur qui donne des exemples de recettes communales jamais recouvertes, à l'image de l'exploitation de l'espace public par les commerçants. Selon l'invité de la radio, le dernier recensement, qui fait ressortir que 86% des Algériens vivent dans les villes et que seulement 20% uniquement du territoire est habité, a donné à réfléchir aux pouvoirs publics, en termes notamment d'aménagement urbain. Et Zerhouni indique que les pouvoirs publics doivent aller vers «la décentralisation de l'administration». Seulement, indique le ministre, la question du découpage territorial, annoncé à plusieurs reprises, ne sera pas pour demain. «Chaque chose en son temps», a répondu le ministre en paraphrasant le président de la République. Concernant l'amendement des codes communal et de wilaya, annoncé par Belkhadem pour la fin de l'année dernière, il dépend, selon le ministre de l'Intérieur, de l'Assemblée populaire nationale. Mais, en attendant, il y a l'ancien code à appliquer. Sur le plan social, Yazid Zerhouni a indiqué que les émeutes qu'a connues le pays ces derniers temps n'ont rien à voir avec «des problèmes socio-économiques». «Pour Ghardaïa, vous savez que ce sont des parties qui veulent déstabiliser la wilaya et le pays. Pour Oran, c'est du hooliganisme qui n'est pas l'apanage de l'Algérie. Il reste le cas de Chlef qui est un ancien problème», s'explique Zerhouni qui n'a cité aucune «partie». Revenant au dernier recensement, il ressort qu'il existe 1,5 million de maisons inoccupées, dont 350 000 en cours de construction. Le ministre a cité une catégorie bien particulière : des zones fantômes désertées par les habitants à cause du terrorisme. «Il s'agit d'encourager les habitants à retourner chez eux», a suggéré le ministre. Comment ? «C'est ce qui est contenu dans le programme de développement rural», répond Zerhouni.