35 000 cas de cancer en Algérie ont été recensés, dont 500 nécessitent une transplantation du foie. Seules 28 ont pu être réalisées depuis la fin 2003. Et seulement à partir de donneurs vivants. Ce sont là les chiffres communiqués, hier, par le Pr Abdelaziz Graba, spécialiste en chirurgie oncologique et président de la Société algérienne de chirurgie (SAC), en marge des travaux d'une rencontre scientifique qui réunit, hier et aujourd'hui, trois congrès sur le même sujet : 17ème congrès national de chirurgie, 13ème congrès maghrébin de chirurgie et 3ème congrès maghrébo-français de chirurgie. Le Pr Graba est catégorique : «La transplantation du foie n'est pas une intervention chirurgicale banale. Elle est lourde et complexe. Elle fait appel à une grande logistique, une mobilisation des médecins, des anesthésistes, des réanimateurs…». Selon le représentant du CPMC, une seule greffe du foie coûte 8 millions de dinars. Et lorsqu'il s'agit de transfert à l'étranger, cela revient, au minimum, à 200 000 euros pour le receveur et 100 000 euros pour le donneur. Sans compter les dépenses post-opératoires. Le président de la Société algérienne de chirurgie précise que le chiffre cité plus haut est en deçà de la réalité puisqu'il est suspecté 35 000 autres cas de cancer non déclarés et donc non suivis par son service. Pour ce qui est des cas de cancer du foie qui sont, là aussi en hausse -du fait de l'augmentation du nombre des cas de cirrhose, provoqués par les hépatites virales- quelque 100 malades ont officiellement demandé une transplantation du foie. D'autres refusent pour des considérations affectives ou autres. 10% de ces malades décèdent suite à des complications graves. Dans certains cas, la chirurgie du foie s'avère très utile pour soulager les malades mais elle n'est pas la meilleure solution. «La transplantation du foie est le dernier recours pour le cancéreux», soutient, de son côté, le Pr Mouloud Attig. Lui aussi considère toutefois que la chose n'est pas facile : «Il faut au moins l'intervention d'une dizaine de services… Les conditions sont draconiennes.» Et même lorsque les conditions sont réunies et que des donneurs vivants sont disponibles, il y a le problème de l'incompatibilité : «Ce n'est pas parce que le donneur et le receveur sont de la même famille qu'ils sont compatibles.» Il y a aussi ces cas où «le donneur n'est pas en bonne santé» ou «le receveur ne peut pas supporter l'intervention». La solution idéale est d'aller vers la transplantation à partir de cadavres. Cela fait des années que l'on en parle mais aucune greffe du genre n'a eu lieu. Pourtant, ni la religion ni la médecine ne s'y opposent. Le train de la réforme avance difficilement… K. M. Aucun cas suspect de grippe porcine en Algérie Présent à l'ouverture des travaux des trois congrès scientifiques organisés hier par la Société algérienne de chirurgie (SAC), le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Saïd Barkat, a démenti toute présence de cas de grippe porcine en Algérie : «Nous n'avons aucun cas suspect de grippe porcine dans notre pays». K. M.