«Des faiseurs d'opinions», ou ceux qui se considèrent comme tels, font circuler une idée saugrenue et sans consistance sur un projet d'un parti de la mouvance présidentielle et dont la cheville ouvrière serait Saïd Bouteflika. En d'autres termes, les promoteurs de ce projet fantôme suggèrent que le président de la République prépare sa relève après la fin de son troisième mandat. Mieux, ces énergumènes veulent manifestement semer le doute sur le caractère républicain de l'Etat. La boule de cristal révèle à ces voyants illuminés des perspectives monarchiques et un Etat réduit à une affaire privée qui se lègue en héritage. En premier lieu, la nature du régime algérien est déterminée par le consensus établi par le mouvement national et par les instances ayant mené la guerre de libération. Ses contours, bons ou mauvais, ont été esquissés par la proclamation de l'Etoile nord-africaine, affinés dans les textes du PPA-MTLD, confirmés par la proclamation du 1er Novembre et consacrés par la plate-forme de la Soummam et les différentes Constitutions de l'Algérie indépendante. Remettre en cause le caractère républicain de l'Etat algérien, c'est renier le mythe fondateur de la nation ainsi que le long combat des Algériens depuis la résistance de Staouéli en 1830 jusqu'aux sacrifices consentis pour résister au projet théocratique des sectes barbares qui ont provoqué la tragédie nationale.En second lieu, Abdelaziz Bouteflika dispose d'une alliance présidentielle qui constitue, en dépit des problèmes que connaissent le FLN et le MSP, l'ossature du gouvernement et la majorité parlementaire qui l'aide à gouverner. Pour la mise en œuvre de son programme électoral, le Président a tracé une feuille de route quinquennale et désigné un gouvernement et un Premier ministre.En troisième lieu, Saïd Bouteflika, qui a toujours fait preuve d'une discrétion et d'une humilité plus remarquées que sa personne, est chargé d'une mission auprès du président de la République et n'a jamais fait montre d'une quelconque ambition politique allant au-delà des limites des missions qui lui sont assignées. Enfin, quand l'opportunisme, la manipulation et la prédation font jonction, rien n'arrête la rumeur dont se nourrissent ceux qui rêvent de privatiser l'Etat et d'accaparer les richesses du pays. A. G.