De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Le spectre des intoxications alimentaires rebondit à chaque saison estivale favorable à ce genre de complications sanitaires. A Oran, capitale économique, commerciale et touristique, le risque des intoxications provient de l'écoulement sur le marché de produits non conformes aux normes d'hygiène et de conditionnement requises. C'est dans les marchés des quartiers et particulièrement dans le marché de la Bastille dans la rue des Aurès que se trouve la plus grande quantité de ces produits d'importation, le plus souvent périmés. Selon des chiffres communiqués par le laboratoire de toxicologie de l'hôpital d'Oran, l'unité médicale des urgences toxicologiques reçoit une moyenne de 500 admissions par an. 17% de ces intoxications sont accidentelles, c'est-à-dire qu'elles surviennent à la suite de la consommation d'un produit ou d'une nourriture périmée ou autre. Selon les estimations de la DCP, plus de la moitié des intoxications sont dues à la consommation de pâtisserie et de viande rouge, a priori. Alors que la consommation de produits laitiers, notamment les yaourts, représentent quelque 30% du nombre d'intoxications, nous dit-on. Pour les viandes rouges, les conditions de congélation et de production de la viande hachée et des merguez, dont la durée de vie réglementaire est de moins de 10 heures, sont à l'origine de ces complications sanitaires. Par ailleurs, les produits de la charcuterie sont également pointés du doigt. Les événements de Tlemcen et de Annaba où les intoxications au botulisme ont fait des ravages, il y a quelques années. Malgré les efforts des agents de la DCP et les fermetures prononcées, les contrevenants trouvent toujours le moyen d'écouler leurs marchandises. Cela est d'autant plus réel que les marchandises impropres à la consommation continuent d'affluer dans nos ports et à nos frontières.