Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar La situation de l'hôtellerie est dans un état pitoyable et anarchique, échappant à tout contrôle. C'est le constat établi à la suite d'un réveil tardif, mais ô combien salutaire, des services de la direction du tourisme de la wilaya d'Oran. Pas moins de 64 hôtels activent de manière apparente, sans autorisation aucune, sur la Corniche oranaise. Ce chiffre n'illustre, en fait, qu'une infime partie du nombre réel d'établissements hôteliers qui activent sur la Corniche. Ces derniers, qui ont mauvaise réputation sur la côte et sont localisés dans la daïra de Aïn El Turck, sont connus de tous les responsables locaux et de wilaya. Durant les saisons estivales, leurs frasques sont étalées sur la place publique à travers des bagarres, des vols, des agressions et autres scènes insoutenables. Malgré cela, rien n'a suivi. Les doléances des estivants, des touristes quant aux conditions d'hygiène, de sécurité, de fiabilité, d'hygiène, d'alimentation sont restées sans effet depuis plusieurs années déjà. Cela sans évoquer les prix élevés et qui restent en parfait décalage avec les normes et le statut de ces établissements illégaux. Cette situation perdure depuis des années à tel point que la presse nationale et locale en a fait des sujets de saison, mais personne ne semblait s'intéresser à ces histoires estivales, du moment que tout le monde y trouvait son compte. Il aura fallu la décision du président de la République de tenir le sommet mondial du gaz LNG16 à Oran et le suivi personnel et permanent de Chakib Khelil pour que les choses bougent. Et encore. Jusqu'à il y a quelques semaines, les autorités locales se complaisaient dans une satisfaction trompeuse qui cachait mal l'ampleur du désastre dans lequel se débat la capitale de l'Ouest. La cérémonie du lancement du compte à rebours du sommet mondial du gaz a été également l'occasion pour les organisateurs de ce sommet mondial de remettre les pendules à l'heure. Même le Festival international du film arabe d'Oran se déroulera cette année, malheureusement, dans une ville qui a beaucoup perdu de son aura et de son prestige d'antan. Les salles de cinéma -elles ne sont pas une dizaine, seulement deux- qui devaient être rénovées et réceptionnées il y a longtemps ne le sont toujours pas. Pour les Oranais, la tenue de la 16e Conférence mondiale du gaz est une aubaine ultime et inespérée pour remodeler le visage d'El Bahia et redorer son blason terni par les mauvais gestionnaires et les responsables incompétents. Dans ce cadre, les visites régulières et inopinées du ministre de l'Energie et le suivi quasi permanent du vice-président des activités aval de Sonatrach, M. Abdelhafid Feghouli, également président du Comité national de préparation du LNG16, ont permis de faire avancer les choses et de veiller au grain. Il y a lieu de signaler que la wilaya compte quelque 130 hôtels d'une capacité d'accueil de 11 300 lits. A Oran, il n'existe en vérité que 58 établissements hôteliers qui détiennent les autorisations légales et nécessaires. Lorsque les autorités nationales annoncent que pour la période 2009-2010 les établissements de restauration, d'hôtellerie et autres commerces situés dans la région d'Oran doivent se conformer aux normes internationales requises, sous peine de mesures coercitives allant jusqu'à la fermeture définitive, les Oranais en sont ravis.