De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Le secteur de la production et de la distribution pharmaceutique, en Algérie, souffre toujours de nombreux problèmes qui interdisent une meilleure disponibilité du produit pharmaceutique national l'environnement économique contraignant. C'est, en substance, ce qui est ressorti de la rencontre des pharmaciens qui a eu lieu, vendredi dernier, à l'hôtel Sheraton d'Oran. Selon M. Lotfi Benahmed, président de l'Ordre des pharmaciens d'Alger, cette jeune industrie, forte de quelque 700 entreprises couvrant l'ensemble des gammes thérapeutiques, ne maîtrise pas encore le processus de fabrication du médicament, manque de savoir-faire en matière de développement pharmaceutique et souffre de l'absence d'une stratégie industrielle intégrée. Et, ce qui n'arrange rien, cette situation se trouve compliquée par une carence dans l'encadrement, une réglementation insuffisante et un dispositif de marges inadapté aux besoins de la profession. En effet, les pharmaciens dénoncent régulièrement ce dispositif qui fixe les marges à 20% sur l'achat et à seulement 17% sur la vente. «Cela menace la rentabilité du commerce, empêche l'approvisionnement régulier du citoyen et ouvre la porte à l'ouverture anarchique d'officines», estiment-ils en revendiquant des marges tournant autour de 40%. Les participants à la rencontre d'hier ont également déploré le non-respect, dans certaines zones urbaines, de la loi de répartition géographique des 7 000 pharmaciens existant en Algérie, ce qui crée un déséquilibre dans la disponibilité du médicament et une situation de précarité économique de l'ensemble des officines. D'autres problèmes minant le secteur de la production et de la distribution pharmaceutique ont été débattus par les pharmaciens : les relations avec la sécurité sociale, les changements fréquents des modalités d'application de la convention sans diffusion générale à tous les pharmaciens, l'absence de la commission paritaire pharmaciens-sécurité sociale pour le règlement des litiges, les rejets fréquents par le centre payeur de dossiers déposés pour divers motifs, perte de vignettes, problèmes informatiques, incompétence des agents de la CNAS, perte des droits des assurés non communiquée..., sont quelques-uns des problèmes qu'il faudra résoudre de toute urgence. Il s'agit, ni plus ni moins, de la santé du citoyen.