«Un prix assurant la stabilité du marché pétrolier doit évoluer autour de 90 dollars le baril. Il devrait être atteint entre la moitié et la fin 2010», a préconisé, hier, M. Khelil qui s'exprimait devant la presse en marge d'une présentation du bilan annuel de l'Agence nationale du patrimoine minier (ANPM). S'agissant du niveau actuel des cours, qui sont au-dessus des 70 dollars le baril, le ministre a précisé qu'il s'agit d'une «situation normale» en raison de facteurs liés, particulièrement, à une baisse significative des stocks et une révision à la hausse des prévisions de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) concernant la demande mondiale. Une hausse de consommation de carburant, notamment aux Etats-Unis, et des prémices d'une reprise des économies américaine et chinoise ainsi que la poursuite de la discipline des pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) quant au respect de leurs quotas de production sont également à l'origine du maintien des cours de l'or noir à hauteur de 72 dollars le baril, a ajouté le ministre. Le ministre s'attend, toutefois, à une nouvelle baisse des prix qui devraient être ramenés à évoluer entre 65 et 70 dollars le baril pour le reste de 2009. «Je ne pense pas que les prix vont continuer d'augmenter, ils vont peut être se stabiliser ou, peut être, baisser à 65 ou 70 dollars le baril», a-t-il prédit. L'optimisme mesuré du ministre de l'Energie est des mines s'explique par l'incertitude quand au devenir des économies consommatrices d'hydrocarbures qui demeurent dans le rouge, notamment l'Europe, dont les économies fortes, allemande, française et britannique, continuent à subir les effets de la récession. Si l'économie américaine commence à reprendre, elle n'est cependant pas prête à connaître une vitesse de croisière de si tôt, d'autant plus qu'il s'agit surtout pour Washington de faire tourner la machine et de freiner le chômage et la chute du PIB. Cette situation de transition entre la morosité et la croissance créatrice de richesse et d'emploi pourrait s'étaler sur toute l'année 2009 et concernerait aussi bien les Etats-Unis et le Canada que l'Europe et le Japon. L'été est un autre facteur conjoncturel qui explique la stabilité de la demande et des prix du pétrole. Au-delà de la période de chaleur, certaines activités consommatrices d'énergie fossile connaissent en général un ralentissement et une diminution de la consommation de pétrole. L'été est aussi une période favorable à l'augmentation de la demande de carburant. Cependant, les effets de la crise économique sur les sociétés en Europe et aux Etats-Unis se sont traduits par une attitude d'austérité des ménages qui réduisent leurs dépenses classiques en période estivale. C'est à ce titre que la moyenne des prix du pétrole se situant entre 60 et 65 dollars en 2009 est assez probable. Les analystes prévoient une nette reprise de l'économie mondiale et une réelle détente en 2010 ce qui accroîtrait la demande sur l'énergie. Mais la majorité des pays producteurs et consommateurs de pétrole n'ont pas investi en force dans le raffinage en raison de la crise financière. Ce qui pourrait générer une tension semblable à celle de 2005 d'où les pressions sur l'OPEP, accusée d'être à l'origine de la flambée des prix. A. G.