De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani En inaugurant le séminaire de 2 jours consacré à l'enseignement durant l'époque coloniale et qui se tient à Annaba depuis hier, le ministre des Moudjahidine, M. Mohamed Cherif Abbes, a insisté sur le fait que chercheurs, historiens et étudiants doivent se pencher sur cette période de notre histoire pour faire toute la lumière sur les conditions d'enseignement des populations, la spécificité de cet enseignement ainsi que la politique coloniale et ses objectifs en matière d'éducation et d'instruction à destination des autochtones. Cette rencontre qui a regroupé des universitaires, des professeurs et des historiens vise à établir une sorte d'autopsie de cette période noire de notre histoire pour y déceler toutes les pratiques et les moyens utilisés par l'occupant pour dépouiller l'Algérien de son identité et ainsi lui faire perdre tous ses repères. La politique d'enseignement adoptée par le colonialisme à l'égard de «l'indigène» ainsi que les substrats qui la sous-tendent ont été disséqués par les conférenciers qui ont révélé, à travers les différentes interventions, les moyens déployés par le système français de l'époque pour effacer complètement la langue arabe, une langue qui fait la personnalité de l'Algérien et qui l'assoit dans une civilisation millénaire. Les personnes présentes, parmi elles des hôtes de marque, entre autres, un des membres des 22, M. Amar Benaouda, ont suivi avec beaucoup d'intérêt ce que rapportaient les chercheurs tout en commentant certaines interventions. Sur la réaction des autochtones face à cette politique qui tentait d'effacer la mémoire de tout un peuple, les chercheurs ont rapporté que des écoles coraniques et des «kouttab» avaient proliféré à l'époque ; ainsi dans chaque douar, village ou ville, les Algériens, tout en envoyant leurs enfants à l'école «publique», leur faisaient suivre d'autres cours dans ces écoles coraniques, marquant ainsi leur différence par rapport à l'occupant. Ce qui avait permis aux Algériens de l'époque de s'ancrer dans la civilisation arabo-musulmane et d'affirmer ainsi leur identité propre. Le séminaire qui dure 2 jours permettra aux participants d'échanger des informations entre eux et au public d'être plus informé sur une époque vieille de plus de 132 ans.