La région montagneuse d'At Yanni n'est pas connue seulement pour son bijou artisanal ancestral de renommée internationale, mais aussi pour son calvaire quotidien et ses misères de tous les jours. Le problème de transport est un exemple édifiant dans la mesure où des dizaines, voire des centaines de citoyens de cette commune se retrouvent chaque matin à attendre un éventuel samaritain pour les conduire au chef-lieu de wilaya, qui pour rejoindre son lieu de travail, qui pour vaquer à ses occupations. Et pour cause, les chauffeurs de fourgons aménagés, qui assurent le transport de cette localité vers Tizi Ouzou, refusent de remonter aussitôt vers At Yanni alors qu'ils ne trouvent aucun client pour faire le chemin inverse. En plus clair, leurs fourgons ne doivent pas être vides pour faire le trajet de Tizi Ouzou vers Ath Yanni, long de près de quarante kilomètres. Les At Yanni sont, donc, obligés de se lever tôt, vers 5 heures pour certains, pour pouvoir arriver à temps à leur lieu de travail. Et c'est le calvaire au quotidien pour ceux qui ont le malheur de se pointer à la station après le départ du dernier fourgon, à moins qu'ils ne trouvent des citoyens véhiculés en partance vers le chef-lieu de wilaya. Et c'est le schéma qui se répète dans l'après-midi dans le sens inverse. Les chauffeurs ne reviennent pas à Tizi Ouzou parce qu'à Ath Yanni, il n'y a personne pour y aller et ceux qui se trouvent à Tizi Ouzou, notamment les fonctionnaires, sont amenés à quitter leur poste de travail vers 15 heures pour espérer rejoindre leurs domicile et leur famille.