De notre correspondant à Annaba M. Rahmani Samedi dernier, vers 16h30, un premier groupe de harraga de 27 personnes, à bord d'une embarcation de fortune équipée d'un moteur Suzuki, a été intercepté à 60 miles au large de côtes de Annaba. Un deuxième a été arrêté par les garde-côtes italiens à 80 miles au large presque à quelque 15 miles de la rive sud de la péninsule italienne. Ils étaient au nombre de 23, dont 2 jeunes filles âgées de 18 et 19 ans et 1 mineur, qui ont été remis à l'unité 355 des garde-côtes algériens en patrouille dans le secteur. Ces candidats à l'émigration clandestine, originaires de Annaba et de Skikda, avaient embarqué à partir des plages de Sidi Salem, une localité distante d'une dizaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya, devenue ces dernières années une place forte de cette activité très lucrative pour les passeurs. Selon nos informations, les 2 groupes interceptés qui totalisent 50 jeunes hommes, ne sont en réalité que la partie visible de l'iceberg et le bruit court à Sidi Salem que plus de 200 harraga ont réussi à passer entre les mailles du filet tendu par les garde-côtes. On embarque toujours de nuit vers 23h ou minuit et on met le cap sur la Sardaigne toute proche en espérant la rejoindre rapidement avant que l'on ne soit découvert et pris en chasse par les garde-côtes des 2 pays qui travaillent en étroite collaboration. Certains rapportent que plusieurs d'entre eux sont arrivés à «bon port» et auraient téléphoné à leurs proches. Selon M. Zaidi Abdelaziz, chef de la station maritime principale des garde-côtes de Annaba, un dispositif spécial a été mis en place pour renforcer et multiplier les patrouilles en mer afin d'empêcher toute tentative d'émigration clandestine. Comme nous l'avons rapporté dans notre édition d'hier, la situation de l'émigration clandestine à Annaba connaît une courbe ascendante et il est difficile, voire impossible d'inverser le processus au vu de la détermination des jeunes qui veulent à tout prix quitter le pays, quitte à affronter les dangers de la mer et peut-être même y laisser la vie.