Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, M. Adelhamid Temmar, qui compte multiplier les sorties sur le terrain en ce début d'été, semble apparemment décidé à s'attaquer à de nombreux dossiers. Temmar, qui a annoncé une tournée à travers les différentes cimenteries publiques lors de sa visite à celle de Meftah, a fait part de la volonté du gouvernement de lutter contre la spéculation. Laquelle est principalement à l'origine de la hausse vertigineuse des prix de ce matériau de construction. Une situation qui risque de compromettre sérieusement le programme de réalisation de logements et bien d'autres projets entrant dans le cadre du quinquennat 2010-2014. Temmar réussira-t-il à trouver la solution à cet épineux problème ? Cette mission s'annonce d'ores et déjà difficile à assurer puisque les raisons d'une telle situation ne sont pas liées uniquement à la production qui a pourtant augmenté sensiblement cette année. Mais, elle est liée à bien d'autres facteurs, notamment le circuit de commercialisation. L'absence de régulation sur le marché du ciment, comme c'est le cas pour d'autres marchés, figure parmi les principales raisons de la pression sur le ciment. Une pression qui n'en est pas à son premier épisode. Ce scénario, on l'a déjà vu ces dernières années. A chaque fois, on retombe dans le piège de la spéculation. Pourquoi ? Parce que les solutions ne sont pas radicales. On ne s'attaque pas au fond des dossiers. Le résultat est là et les pertes sont énormes pour l'économie nationale. Car le trafic ne fait que s'enraciner avec toutes ses conséquences. Pas plus loin que samedi dernier, on a annoncé une saisie de 140 tonnes de ciment à M'sila. Des complicités ne sont pas à écarter, que ce soit au sein des cimenteries, des entreprises publiques ou du côté des entrepreneurs. La plaie est profonde. Il ne suffit donc pas de recourir à l'importation en annonçant l'achat de quantités importantes de ciment pour freiner la spéculation et diminuer la pression. A chaque fois qu'un problème de ce genre se pose, on opte pour l'importation. On l'a fait à titre illustratif pour la poudre de lait, pour la pomme de terre et on est en train de le refaire pour le ciment. Et dire que le problème essentiel réside dans la gestion. Une gestion où la planification fait défaut et où les ressources humaines qualifiées, ou ce qu'on appelle le capital humain, font également défaut. Ce sont là les principaux axes à prendre en charge pour mettre en place un système productif et développer un secteur industriel où les pratiques douteuses n'ont pas de place. S. I.