Le gnaoui est sans conteste la musique dans laquelle les jeunes Algériens se retrouvent le plus ces derniers temps. Musique pleine de ferveur et de rythmes entraînants, elle semble parfaitement épouser leurs préoccupations et leur soif de fête. Leurs aspirations actuelles, ils les retrouvent dans cette musique à la fois frénétique, dansante et douce qui permet à souhait de savoureux moments de transe et d'oubli. Ce dont raffole la jeunesse algérienne. La soirée de samedi dernier en est une belle illustration. Au théâtre de verdure du bois des Arcades de Riadh el Feth, les jeunes étaient enthousiastes et pleins d'euphorie et pour cause, le concert programmé promettait du gnaoui à volonté. Après la voix céleste de Samira Brahmia qui avait mis le feu au théâtre la veille, c'est au tour d'un des groupes les plus appréciés de l'Algérois de monter sur scène en ce samedi soir pour la troisième soirée du Festival africain du diwan. Lumières sur Djmawi Africa, avec ses sonorités africaines se mêlant à loisir à d'autres genres musicaux (chaabi, andalou, rock, métal, reggae, gnawi, musique classique). Le concert débutera à 21 h avec une intro travaillée dernièrement par les 9 membres du groupe spécialement pour le Panaf. Les musiciens se sont donc mis aux instruments africains : flûte, gumbri, loumouni pour transporter leur public, qui, faut-il le souligner, devient de plus en plus nombreux et fidèle. Après l'introduction instrumentale, ils proposeront à leur auditoire un enchaînement d'adaptation, de morceaux de gnoua tel que Djilala qui a captivé le public. Mais le morceau qui l'aura le plus exalté a étéZawali que tous les jeunes présents connaissaient par cœur et ont donc repris en chœur. Retour sur le parcours du groupe. C'est dans le cadre d'un concert estudiantin à l'INC Alger que le groupe s'est formé en décembre 2004. Ce jour-là, Jamil, chanteur du groupe, toujours guitare en main, a été invité à se produire sur scène. Il s'entourera de Fethi au violon et de Zouhir à la derbouka. Abdou à la guitare électrique et au gumbri, Mehdi aux percussions ainsi que Karim à la basse les rejoindront spontanément. Quelques semaines plus tard et toujours «sous le coup de l'euphorie de cette rencontre musicale improvisée», ils intègreront d'autres éléments du groupe : Lamine aux percussions, Moh à la batterie et M'hamed à la clarinette et au saxophone. Composé de 9 membres, chacun ayant été bercé par des styles musicaux différents, «les Djmawi Africa fusionnent naturellement les genres et les influences pour partager ces richesses issues des métissages». Jamil, leader du groupe confiera à la fin du concert son émotion à voir autant de monde soutenir le groupe : «On ne s'attendait pas à voir autant de monde assister au concert, d'autant que, lors des autres soirées, plusieurs artistes étaient programmés alors que, pour ce soir on était seuls. L'ambiance a été incroyable, le public très chaleureux, ça fait plaisir de voir qu'on est autant apprécié», confiera-t-il à la fin du concert non sans émotion et après s'être donné à fond sur scène. F. B.