Le théâtre de verdure du bois des Arcades était archi-comble dans la soirée de dimanche dernier. Une jeunesse déchaînée a répondu à l'appel du gnaoui. De déhanchés en balancements, de chorégraphies improvisées entre amis en danses rotatives, et autant d'autres gestes entraînants, elle a pu suivre et vivre les rythmes incessants du gumbri et du karkabou. C'était l'ouverture du Festival international gnaoui d'Alger avec sur scène Diwan El Waha de Béchar, et le maalem Hassen Boussou et la troupe Boussou Ganga. Et l'enthousiasme et le délire étaient au rendez-vous. C'est la troupe de Béchar qui a ouvert le bal, et il a suffi que fusent les premiers sons pour que des dizaines de jeunes se rapprochent de la scène pour commencer à balancer la tête de gauche à droite, dans des mouvements d'euphorie exaltée. Depuis, aucun signe d'épuisement ou de lassitude même si parfois la musique se faisait monotone. Et si une grande foule s'éclatait sans réserve près de la scène, bien d'autres personnes assises ne se sont pas tout de suite laisser prendre par les cadences des musiciens. Une heure après le coup d'envoi du festival, le maalem Hassen Boussou et la troupe Boussou Ganga du Maroc ont pris place sur scène, l'ambiance délurée et festive n'a cessé d'aller crescendo. Et il faut dire que toutes les conditions étaient réunies pour que la soirée soit réussie. Sécurité, bonne organisation et des musiciens qui savent se donner à fond ! La deuxième édition du Festival international gnaoui d'Alger est donc bien partie… le gnaoui est une musique traditionnelle très ancienne mais elle ne manque aucune occasion de prouver qu'elle peut captiver des mélomanes de plus en plus jeunes. Particulièrement en Algérie où un entrain inégalable s'est ancré dans les pratiques et préférences des jeunes Algériens de cette dernière décennie. Ce festival est donc une aubaine pour ces jeunes en mal de défoulement. La célébration du gnaoui se poursuivra jusqu'au 11 juillet prochain à raison de deux groupes en concert par soirée. Au total, 12 troupes programmées pour cette deuxième édition, dont 5 sont purement algériennes. Les 7 autres nous viennent de France, du Maroc, du Sénégal, du Cameroun, de Grande-Bretagne et du Mali. C'est le maalem Brahim et Diwan Debdeba (Algérie) et Mokhtar Samba Octet (Sénégal-Maroc) qui se produiront ce soir à partir de 21h toujours au théâtre de verdure du bois des Arcades. F. B.