De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad Les nouvelles semblent positives sur le volet de l'endettement pour les 2 319 travailleurs de l'Entreprise nationale des industries de l'électroménager (ENIEM) de Tizi Ouzou qui s'apprêtent à accueillir la concrétisation de l'une des plus importantes revendications de l'entreprise depuis plus de dix ans, selon un cadre proche du groupe industriel INDELEC dont font partie l'ENIEM et treize autres entreprises algériennes dont la banque d'affaires et consortium espagnols SANTANDER devait assurer le processus privatisation. La dette de l'ENIEM, estimée à environ 14 milliards de dinars, constitue le principal handicap à sa mise à niveau et un «frein majeur» dans les négociations avec les pouvoirs publics. Les termes de l'accord portant sur l'effacement de la dette de l'ENIEM seraient conclus cette semaine et il ne resterait que le choix de la date pour annoncer cet «acquis des luttes syndicales des travailleurs» de façon officielle, ajoute-t-on de même source.Cette nouvelle était, néanmoins, attendue depuis que le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Saïd, en visite à Tizi Ouzou, avait déclaré en septembre dernier devant les travailleurs des trois entreprises publiques phares de la région : l'ENIEM (Oued Aïssi, Tizi Ouzou)), l'ENEL (Azazga) et le leader meubles Taboukert (Tizi Rached) qu' «un plan de redressement qui touchera 222 entreprises nationales a été adopté par les pouvoirs publics», informant son auditoire que les trois entreprises citées sont sur la liste établie par le gouvernement. «Ces trois entreprises démontrent que sauver le secteur public est une chose non seulement possible, mais, surtout, nécessaire pour la sauvegarde des emplois et aussi parce que ce secteur constitue le maillon fort de la croissance économique et le garant de la souveraineté», avait commenté le premier responsable de l'UGTA. Il s'agissait, en fait, d'une ordonnance votée par le Parlement durant la même période en rapport avec le secteur public économique. Le gouvernement à travers le recours au Trésor public cédera une «autorisation permanente» en faveur de ces entreprises choisies en vue de leur assainissement. L'article 59 de ce projet de texte indique que «le Trésor public est autorisé à procéder à l'assainissement financier des entreprises et établissements publics déstructurés. Le financement de cette opération est assuré sur des ressources budgétaires ou d'emprunt, ainsi que par le traitement des créances du Trésor sur ces entreprises» alors que les subventions d'exploitation des entreprises et établissements publics sont à la charge de l'Etat avec le recours aux crédits budgétaires annuels.Pour rappel, la dette de l'ENIEM est due essentiellement à l'endettement en devises contracté par les entreprises publiques nationales durant les années 1980 en raison de «l'absence de ressources externes». La dévaluation et la perte de change qui ont caractérisé cette période avaient plongé l'ENIEM et les nombreuses autres entreprises se trouvant dans la même situation dans un endettement endémique. L'ENIEM débourse environ un milliard de dinars de frais financiers par an, selon le syndicat d'entreprise, une dépense représentant environ l'équivalent de 14 mois de salaires de l'ensemble des travailleurs de l'entreprise. Durant les années 1990, l'ENIEM payait à découvert avec un taux d'intérêt de 22%. Elle dégage depuis quelques années 4 à 5 milliards de dinars/ an de bénéfices.