Photo : Riad Par Badiaa Amarni Le ministre de l'Habitat, M. Noureddine Moussa, a déclaré que les retards dans la réalisation de certains chantiers, notamment pour ce qui est de la formule LSP (logement social participatif) sont étroitement liés aux problèmes de financement. Lors de son passage au forum de l'ENTV, il a soutenu que le non-payement de l'apport initial par le postulant pénalise les chantiers. «Beaucoup de ceux qui crient aux retards sont ceux qui, malheureusement, ne payent pas.» En ce qui concerne le seuil du salaire maximum des postulants au LSP, le ministre a fait savoir que ses services se penchent sur ce dossier, ajoutant qu'il pourrait être revu à la hausse pour atteindre les 80 000 DA par mois au lieu de 72 000 DA actuellement. Sur les projets en cours, il dira que le million de logements inscrit dans le cadre du programme quinquennal 2005-2009 sera réalisé dans les délais, les capacités de réalisation ayant nettement été améliorées ces trois dernières années, passant de 110 000 unités en 2004 à 220 000 en 2008. Selon lui, 275 000 logements seront livrés avant la fin de l'année en cours. Et d'ajouter que «869 000 unités d'habitation ont déjà été livrées au 31 mars dernier». Interrogé sur la disponibilité des assiettes de terrain pour réaliser le prochain programme annoncé par le président de la République pour le quinquennat 2009-2013, il a indiqué que le plan d'orientation de l'urbanisme est en train d'être réalisé par un bureau d'études portugais et sera prêt en juillet 2010. Il permettra de définir les espaces aptes à recevoir les futurs projets d'habitat. Interrogé sur la pénurie de ciment, ce qui a poussé le gouvernement à importer 1 million de tonnes, M. Moussa dira que cette démarche démontre la dynamique que connaît le secteur et ses nombreux chantiers. «Cela permettra d'avoir ce produit vital en abondance et d'augmenter par là même la cadence des livraisons.» Il a en outre précisé que le secteur de l'habitat et de l'urbanisme consomme près de 80% de la production de ciment et la capacité annuelle est estimée à 17,5 millions de tonnes, dont 11,5 millions de tonnes produites par le secteur public. S'agissant des agences immobilières, il a déclaré qu'elles sont complémentaires aux efforts consentis par l'Etat dans le domaine du logement. Seulement, il fallait mettre un cadre juridique pour mieux les organiser et les encadrer. Le ministre reconnaît qu'avant cela «beaucoup de spéculateurs s'étaient emparés de cette profession et les transactions se faisaient dans l'opacité la plus totale». Pour ce qui est de la loi interdisant l'exploitation des sables des oueds dont l'entrée en vigueur est prévue dans les prochains jours, il a expliqué que cette question est prise en charge, n'excluant pas «une autre prolongation des délais de mise en œuvre de cette loi jusqu'à la finalisation des programmes actuels et le lancement de l'exploitation effective des sables de carrières». Le vieux bâti était aussi au menu du forum et le ministre de l'habitat a souligné qu'une opération d'identification a été effectuée. Elle a permis de recenser 166 000 habitations au niveau national, dont plus de 77 000 à Alger, 55 000 à Oran, 35 000 à Constantine et 3 800 à Annaba. «Elles seront traitées au cas par cas». Enfin, au sujet des terrains sur lesquels ont été construits les chalets destinés aux sinistrés du séisme de Boumerdès, M. Moussa a affirmé qu'une fois leurs locataires relogés, ils seront dédiés à des programmes futurs d'habitat. B. A. «La mission de l'AADL n'est pas la location vente» Sur le sort réservé à l'Agence algérienne pour l'amélioration et le développement du logement (AADL), le ministre de l'Habitat dira qu'elle existe depuis 1991 et sa survie ne dépend pas des logements en location vente, programme qui lui a été confié en 2001. Selon lui, «c'est un organisme de l'Etat qui accompagne tous les programmes». D'ailleurs, elle a eu à sa charge en plus du programme location vente, l'amélioration urbaine, et bien d'autres programmes.