De 1999 à 2008, le Kosovo a enregistré un retour progressif, quoique lent, de ses habitants ayant fui la guerre vers d'autres pays de la région des Balkans mais également vers d'autres pays de l'Europe occidentale, des Etats-Unis d'Amérique et autres. Selon les statistiques qui illustrent ce retour et publiées par la représentation de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Kosovo, ils étaient 87 156 Kosovars à avoir quitté le pays en 1999 vers ces différentes destinations. En 2008, ils étaient 194 072 à faire le voyage inverse. Ce qui suppose que le retour a concerné même ceux qui sont partis avant la guerre… Vers l'Albanie, à titre d'exemple, ils étaient 7 937 Kosovars à immigrer lors du déclenchement de la guerre et ne représentaient que 4,1% de ceux qui sont retournés durant la période s'étalant de 1999 à 2008. 1,9 % des 2898 Kosovars ayant choisi d'émigrer aux USA sont rentrés chez eux. Idem pour les 3,3% sur un total de 3 435 ayant choisi la destination autrichienne pour fuir la guerre et 1,9% des 3 450 ayant préféré celle d'Australie. Mais la palme revient à l'Allemagne qui a accueilli pas moins de 18 408 Kosovars en 1999, dont 43,5% ont fini par revenir au bercail. Elle sera suivie de la Suisse qui a été le réceptacle de 15 997 Kosovars, dont 17,6% ont retrouvé les leurs, durant la même période. A noter que l'intervention de l'OIM est différente de celle du HCR dans le sens où la première s'intéresse plus au retour des immigrés clandestins. L'assistance du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) au Kosovo est axée, quant à elle, sur le suivi du retour des réfugiés Kosovars au bercail. Essentiellement depuis les pays limitrophes, ce qui suppose une coordination avec les gouvernements des pays concernés. Le représentant du HCR qui nous a reçu à Pristina nous précise que l'organisation entreprend également une étroite collaboration avec le gouvernement auquel elle prodigue des conseils en matière de prise en charge et du suivi du mouvement des migrants. Cette assistance va au-delà des ces aspects puisqu'elle cible aussi la réintégration sociale de ces derniers (accès à l'école pour les enfants, à l'emploi pour les adultes…). Une prise en charge alimentaire leur est, par ailleurs, prodiguée pendant 6 mois. Pour l'année en cours, 3 000 Kosovars ont exprimé le souhait de rentrer chez eux. Les retours prennent deux formes : individuelle et collective (en familles). «Notre mandat n'est pas d'obliger les gens à retourner chez eux mais à les assister lorsqu'ils décident de le faire», tient à relever le représentant du HCR. Celui-ci, informe-t-il encore, collabore étroitement aussi avec le KFOR notamment pour sécuriser les zones d'habitation des candidats au retour à travers le déminage des terrains. Et d'ajouter qu'actuellement, ils sont encore 2 000 Kosovars à résider en Serbie ; entre 600 et 700 au Monténégro et 1700 en Macédoine. «Ces données restent approximatives dans la mesure où le dernier recensement effectué au Kosovo remonte à 1981», note notre interlocuteur. C'est le cas également pour les données de l'OIM qui demeurent incomplètes en raison de la difficulté de recenser toutes les personnes concernées par le mouvement.