«Ne vous empressez pas. La caisse principale de Khalifa Bank n'est pas l'unique dossier qui est traité. D'autres sont en cours d'instruction à l'instar de Khalifa Airways, les 5 unités de dessalement ou encore celle liée au swift». C'est qu'avait déclaré lors de son réquisitoire le représentant du ministère public lors du procès de la caisse principale de Khalifa Bank. Cela en réponse aux différentes requêtes des avocats et interrogations de la presse à propos de l'absence de personnes et personnalités dont les noms ont été cités lors du procès qui n'ont pas été inquiétés. L'instruction en question a pris fin voici quelques mois. Le dossier a été transmis à la chambre d'accusation. Mais jusqu'à présent, aucune date n'a été fixée pour le procès qui devra se tenir à la cour de Blida. Peut-être parce que les avocats de la défense ont dû introduire des pourvois en cassation auprès de la Cour suprême. En tout état de cause, l'affaire sera traitée certainement lors de la prochaine session criminelle. Rappelons que des sources judiciaires nous avaient indiqué que les trois dossiers allaient être traités dans un même procès, car imbriqués. Dans le cas de Khalifa Airways, des centaines de témoins et d'inculpés ont été auditionnés par le juge près le tribunal de Chéraga. Des responsables du ministère des Transports, dirigés à l'époque par M. Bellil, dont des cadres de l'aviation civile ont été mis en examen par le magistrat instructeur tandis qu'il a renvoyé devant la Cour suprême les témoins qui bénéficient de par leur statut du privilège de juridiction. Khalifa Airways disposait de sommes astronomiques à l'étranger. Et les 15 millions d'euros que Abdelmoumène Rafik Khalifa a dépensés pour sponsoriser l'Olympique de Marseille n'ont pas été puisés dans les caisses de la compagnie aérienne, mais ont été transférés illégalement à partir d'Alger, probablement dans des valises. Car il ne faut oublier que des tapis rouges étaient déroulés à Khalifa et ses collaborateurs partout où ils se rendaient. N'était-il pas le symbole du capitalisme algérien ? Pour rappel, Khalifa n'a jamais acheté les avions. Il les avait acquis dans le cadre d'un leasing auprès de EADS, dont l'un des responsables a été inculpé par la juge d'instruction de Nanterre (Paris). En fait cet argent, tout comme les 81,5 millions d'euros destinés aux unités de dessalement ont été utilisés par l'ex-golden boy pour l'achat des trois villas à Cannes. De somptueuses résidences où il organisait réception sur réception avec comme invités des stars de la chanson et du cinéma français. L'autre dossier est relatif au swift et dans lequel beaucoup de personnes sont impliquées, dont des éditeurs. Les unités de dessalement qui n'étaient finalement qu'un tas de ferraille seront également au cœur du procès. En présence ou en l'absence de Abdelmoumène Khalifa. Son extradition risque de prendre du temps.