La Cour suprême a été destinataire de plusieurs demandes de liberté provisoire par le biais des avocats des accusés en détention dans les affaires liées à l'empire Khalifa, apprend-on de source judiciaire. “Pour l'instant la Cour suprême a surtout reçu des demandes de liberté provisoire qui vont être étudiées au fur et à mesure en fonction de la date de leur réception”, indique notre interlocuteur, qui tient à préciser qu'“il n'est pas réservé à cette affaire un traitement particulier. C'est un dossier comme un autre pour nous”. On explique que ces requêtes ne concernent pas les personnes qui ont été condamnées définitivement durant le procès El Khalifa Bank qui s'est tenu l'année dernière au tribunal de Blida, mais sont formulées par ceux qui sont en détention préventive, après avoir été inculpés pour leur lien avec d'autres affaires moins médiatisées comme la station de dessalement d'eau de mer ou le “Swift” ou plus exactement “les transferts de fonds à l'étranger”. Plusieurs plaintes ont été, en effet, enregistrées au niveau du tribunal de Chéraga en rapport avec Khalifa Airways, la station de dessalement d'eau de mer, les transferts de devises vers des comptes privés à l'étranger par “Swift”, et Khalifa Construction. À ces dossiers se sont greffé d'autres relatifs à l'achat d'actions de la Société Générale par Abdelmoumen, Khalifa TV, et Khalifa Rent a Car. Le magistrat instructeur a inculpé 22 personnes et lancé cinq mandats d'arrêt internationaux. Présenté comme l'un des dossiers sensibles traités dans le cadre du scandale Khalifa, le volet “Swift” porte sur l'ensemble des transferts, des dons et des billets délivrés aux profits des personnalités. Sept personnes sont impliquées dans cette affaire. Pour ce qui est de la station de dessalement d'eau de mer que devait installer le groupe Khalifa Construction, 7 ex-responsables du groupe sont mis en cause dont le P-DG du groupe, le DG de la banque, le caissier principal et le directeur adjoint de la caisse principale. Notre source dément, toutefois, l'examen par la Cour suprême du dossier d'une cinquantaine de personnalités, soutenant que l'instruction en cours au niveau de la chambre criminelle de cette instance judiciaire et relative au privilège de juridiction, concerne uniquement un ancien ministre de l'Habitat et un ex-ministre de l'Industrie. D'autres personnes, jouissant du privilège de juridiction et qui ont été accusées dans l'affaire El Khalifa Bank, ont été par le passé entendues par le juge d'instruction près le tribunal de Chéraga, et ce, en qualité de témoins en première et deuxième auditions. Elles ont été, par la suite, aussi entendues lors de séances de confrontation. Abdemoumen Khelifa, qui a souhaité formulé une demande de liberté provisoire à la justice britannique, a appris qu'il ne pouvait pas bénéficier de cette procédure, sa mise en détention étant intervenue dans le cadre de l'examen de son transfert en France, à la demande de la justice de ce pays. Son avocat a alors demandé qu'on hâte l'examen du dossier de livraison de l'ex-milliardaire en détention depuis 13 mois en Grande-Bretagne. N. H.