Cri de détresse. Des pilotes affiliés à la ligue algéroise de sports mécaniques ne supportent plus la situation dans laquelle s'est retrouvée la discipline. Organisés en collectif, les pilotes d'Alger ne comptent plus cautionner une gestion qu'ils qualifient de médiocre. Selon les dires des pilotes, la gestion des affaires de la discipline par la ligue d'Alger est porteuse de beaucoup de risques. La sécurité des pilotes n'est pas garantie, le circuit n'est pas homologué et les procédures d'organisation des courses n'ont jamais été respectées. Exaspérés, les pilotes d'Alger ont décidé de bouder la course abritée le week-end dernier dans la wilaya d'Annaba. La ligue algéroise des sports mécaniques est critiquée à plusieurs niveaux, aussi bien dans l'aménagement des circuits que dans l'organisation de la compétition. Dans une requête adressée au ministère de la Jeunesse et des Sports, à la fédération et à la direction de la jeunesse et des sports de la wilaya d'Alger, le collectif des pilotes remet en cause la gestion de la ligue qu'il qualifie de désastreuse. Avant d'évoquer le volet purement technique de la discipline, les pilotes ont mis en évidence le danger que constituent les circuits sur lesquels se déroulent les différentes compétitions. «Les circuits ne sont pas sécurisés par mauvaise volonté, négligence et insouciance», tiennent à déclarer les pilotes algérois. Toujours en matière de sécurité, des pilotes et des citoyens, les «insurgés» parlent de «parcours non homologués» où il n'y a pas de balises, mais qui sont utilisés dans certains rendez-vous. Une situation qui a généré, selon la même source, la multiplication des accidents : il n'y a pas de course qui ne soit entachée d'un accident. «Les procédures qui précèdent l'organisation d'une course ne sont respectées que rarement», souligne un des pilotes, qui fait état de carences dans le point lié à l'assurance des pilotes. «Nous avons une assurance, mais nous ignorons son contenu», ajoute le même intervenant. En matière de matériel, les pilotes d'Alger relèvent une absence totale des instruments de chronométrage. «Trouvez-vous normal que les résultats d'une course ne soient connus que cinq jours après son déroulement ?» s'interroge un pilote. D'autres griefs sont également retenus contre l'actuelle direction de la ligue. Il s'agit de «l'improvisation d'un programme non conforme au code sportif national, de l'absence de podium des trois premiers coureurs après chaque épreuve, et de la participation dangereuse de certains concurrents avec des véhicules très puissants mais non admis par le responsable du contrôle technique». La décision de ces pilotes de boycotter toute compétition organisée sous la direction de la ligue d'Alger consacre manifestement l'incompatibilité entre les deux parties. «Nous ne pouvons pas leur faire confiance», écrivent les pilotes dans la requête adressée aux instances concernées. Pourquoi la fédération ne réagit-elle pas devant une telle situation ? Un pilote lâchera cette phrase : «Le président de la Fédération des sports mécaniques est démissionnaire.» Notons que nos tentatives de joindre le représentant de la ligue se sont révélées infructueuses. A. Y.