«Nous, médaillés olympiques et champions du monde, lançons un appel à toutes les parties concernées, afin de mettre un terme définitif à tous les dérapages et agissements qui entachent les valeurs sportives de notre pays et son image de marque.» N'est-il pas doublement pathétique cet appel parce qu'il émane de ceux qui suent sang et eau sans répit tous les jours de l'année pour que flotte un jour l'emblème algérien au firmament de pays qui, parfois, n'apprennent son existence que parce que des athlètes, se transcendant, ont puisé au plus profond d'eux-mêmes pour se mettre au niveau et surtout tenter de dépasser leurs adversaires du moment, des adversaires venus du monde entier. Il n'a vraisemblablement pas été entendu et les responsables qui «régentent» leur vie sportive n'ont cessé de s'obstiner, quitte pour cela à se mettre en marge des règles de l'olympisme. Le retour de flamme n'a pas tardé à venir suite à l'élection au forceps d'un nouveau président du COA. La dite élection ayant tout simplement été frappée de nullité par le CIO et le comité national, appelé à revoir sa copie et se mettre en règle, sinon… Tout cela à quelques jours des Jeux méditerranéens de Pescara qui semblaient constituer le cadet des soucis des responsables nationaux. C'est dans cette ambiance, sans conteste délétère, que les représentants algériens ont rejoint Pescara dans des jeux qui sont pour la symbolique, du fait de leur localisation, l'essence même de la lettre et l'esprit des confrontations entre les peuples des différentes rives de la Méditerranée. Les turbulences qui ont prévalu jusque-là, et qui prévalent encore tant que la situation ne revient pas à la normale, ne risquent pas d'avoir une grande influence sur leurs prestations dans la mesure où selon les déclarations faites par les dirigeants du COA avant et durant la crise «…toutes les mesures auraient été prises pour une participation honorable à ces jeux». Des mesures dont il ne semble pas évident aux yeux des spécialistes qu'elles puissent permettre de bons résultats. En tout état de cause, il n'en demeurera pas moins pesant pour les athlètes algériens, même si le ministère de la Jeunesse et des Sports tente, vaille que vaille, de les tenir éloignés de ces turbulences administratives, qu'ils partent quelque peu diminués psychologiquement comparativement au reste des autres délégations, parce que orphelins d'une délégation es qualités, autrement dit agissant ès qualités en tant qu'émanation du COA. C'est en effet dans l'urgence que les instances nationales ont constitué une commission provisoire pour le déplacement vers l'Italie. Les membres du Comité olympique algérien, dernièrement élus, étant eux… entendus par le CIO dont les responsables restent soucieux, parfois jusqu'à prêter au doute sachant qu'est allègrement évoquée l'ouverture d'une enquête (sic), de connaître les tenants et les aboutissants du séisme qui n'arrête pas de laminer le COA. Les turbulences qui agitent le Comité olympique algérien auront certainement du bon dans un proche avenir, en ce sens qu'elles ne pourraient découler que sur des solutions qui exigeraient toutefois un véritable remède de… cheval comme cela a été le cas au niveau de la Fédération algérienne de football où la sérénité se réinstalle progressivement et ses résultats se faisant déjà sentir avec la nouvelle vitalité de l'équipe nationale, indicateur émergent de ce renouveau, mais aussi la réinstallation de mœurs normales dans la compétition nationale de football, sa gestion, etc. Les conclusions du CIO livrées et ses directives enfin connues vont sans doute clore le lourd dossier du COA et permettre avec sa normalisation de redonner une légitimité à l'activité sportive algérienne par rapport au reste du monde et surtout faire en sorte que nos athlètes n'aient pas à adopter un profil bas devant leurs pairs. A. L.