De notre envoyée spéciale à Sidi Bel Abbès Amira Bensabeur Unifier le territoire de Sidi Bel Abbès, l'organiser, l'administrer comme il se doit, telles sont les préoccupations constantes du chef de l'exécutif, Benthabet Mokhtar, qui a souligné l'injection de centaines de milliards dans le cadre du développement de la Mekkera. M. Benthabet a évoqué, entre autres, dans ses visites sur le terrain ou lors de ses rencontres avec la société civile, le projet de gaz de ville, qui sera à la portée de tous avant 2011. 17 762 milliards de centimes est le volume d'investissement qui a été accordé à la wilaya de Sidi Bel Abbès, soit 1 776 milliards de centimes par an, pour les différents projets dont plusieurs ont été achevés, notamment la réhabilitation et la modernisation de 942 kilomètres de routes (420 kilomètres de routes nationales, 314 kilomètres de chemins de wilaya et 208 km de chemins communaux). A cela s'ajoute le dédoublement de la route nationale reliant Oran à Sidi Bel Abbès sur 39 kilomètres, ainsi que le bitumage de plusieurs tronçons routiers reliant le chef-lieu à d'autres agglomérations et villes. Parallèlement, le secteur des travaux publics, qui s'est taillé une importante part dans ce budget, a vu également la réalisation de 20 ouvrages d'art, une trémie et 15 maisons cantonnières. Dans le domaine hydraulique il a été procédé à la rénovation de 186 kilomètres du réseau d'AEP pour lutter contre les déperditions et le raccordement sur une distance de 251 kilomètres. Par ailleurs, d'autres réservoirs ont été réalisés, ce qui donne actuellement à la wilaya une capacité de stockage de plus de 42 000 mètres cubes, qui permettront de satisfaire l'ensemble de la population durant cette saison estivale. Le secteur de l'agriculture, quant à lui, a connu un véritable décollage depuis 1999, grâce au budget qui lui a été alloué et qui est estimé à plus de 835 milliards de centimes. Les superficies agricoles sont passées de 2 808 hectares irrigués à 4 138 hectares. Les capacités de stockages sont d'environ 32 300 m3, avec la revalorisation de 5 820 exploitations agricoles, la création de 500 autres et de 18 unités de collecte de lait. Toutes ces opérations ont permis la création de 12 174 postes permanents. Le secteur des forêts selon la wilaya a, lui, bénéficié de 177 milliards de centimes pour 69 projets destinés au profit des populations rurales. 5 659 familles, soit 33 954 âmes, ont bénéficié de ces opérations, qui se sont soldées par la création de quelque 10 981 emplois dont 1 394 permanents. Dans le cadre des grands projets de gaz, 22 communes relevant de la wilaya sont alimentées actuellement par cette énergie. Ce réseau, qui s'étend sur 648 kilomètres, alimente actuellement 62 400 foyers. Actuellement, les travaux en cours visent l'alimentation de 23 communes, soit un nombre de 12 917 foyers. L'objectif étant d'atteindre un taux de 70% à l'orée 2011. Beaucoup de projets prévus On souligne au passage que 165 millions de dinars, entrant dans le cadre du PSD, ont été accordés à la commune de Mostefa Ben Brahim distante de 30 km à l'est du chef-lieu de wilaya, pour la réalisation d'un centre de formation professionnelle. A cela s'ajoute un autre budget estimé à 40 millions de dinars alloués pour la réalisation d'une sûreté de daïra, en plus de la réalisation de 50 logements, pour résorber l'habitat précaire, ainsi que la réalisation d'un groupe scolaire pour une autorisation de programme de 24 millions de dinars. Au niveau de cette contrée et dans le cadre de l'amélioration du cadre de vie, 160 millions de dinars ont été débloqués pour la mise en place du réseau de gaz de ville pour l'ensemble des populations, estimé à plus de 2 800 foyers. A ce sujet, le chef de la daïra a indiqué que la majorité des établissements scolaires de la daïra sera raccordée au gaz avant la fin du mois de septembre prochain, et toutes les classes seront dotées de chauffage. «Toutes les écoles des quatre communes, à savoir Tilmouni, Belarbi, Zerouala et Mostefa Ben Brahim seront touchées par ces opérations», dira-t-il. En matière d'irrigation, deux retenues collinaires d'un volume avoisinant le million de mètres cubes seront réalisées dans la localité de Zerouala, pour un coût de plus de 70 millions de dinars. Ces réalisations, qui enregistrent un taux d'avancement estimé à plus de 88%, seront destinées à l'irrigation d'une importante superficie agricole s'étendant sur environ 80 hectares. Par ailleurs, pour mener à bien tous ces projets, le wali a, à maintes reprises, mis l'accent sur la bonne gouvernance, notamment concernant l'AEP en cette période estivale. «Il faut bouger pour doter les populations de ce liquide vital», a-t-il martelé devant son exécutif, tout en avertissant de tout dépassement. Le wali a souhaité voir Sidi Bel Abbès devenir de nouveau ce «petit Paris» de jadis. Dans ce contexte, il insistera sur la nécessité de la bonne architecture dans la réalisation de tous les ouvrages. Repenser la nature de l'habitat A Sidi Bel Abbès, selon certains universitaires, pour avoir une ville digne de nom, il est nécessaire d'élaborer une politique de développement global et il faut que cette dernière prenne en compte les réflexions et les enjeux qui définissent le type de développement idoine. «Nous sentons bien tous que si nous ne procédons pas aux inflexions nécessaires, nous réservons aux générations futures une vie des plus difficiles, ce qui pourrait leur causer des dommages irréversibles. Cette inquiétude est particulièrement sensible», a t-on indiqué. «Dans nos villes, l'urbanisme concentre la presque totalité des enjeux de durabilité. Ainsi, c'est peut-être toute la nature de l'habitat qui sera sans doute à repenser pour s'efforcer d'accueillir dans les décennies à venir de nouvelles populations sur des espaces de plus en plus rares, cela dans les meilleures conditions de dignité. Associés à cela, la maîtrise de l'énergie, la mixité sociale, l'intégration de la mobilité et une démocratie plus participative sont, à titre d'exemple, quelques-uns des facteurs à prendre en compte pour inventer notre avenir», disent des universitaires. A ce sujet, les architectes, par leur approche globale et leur capacité à intégrer de multiples paramètres, sont bien évidemment tout désignés pour faire coexister ces données dans le champ du bâti. Parce que l'exigence de «penser durable et agir durable» est implicitement contenue dans la pratique professionnelle. Ils sont aussi à même de dépasser leur champ habituel d'activité. Ce qui fait de l'architecte l'un des rares acteurs capable de promouvoir une part des réflexions susceptibles de garantir aux citoyens, aux élus et aux acteurs économiques des solutions constructives davantage en harmonie avec les considérations économiques, sociales, environnementales et culturelles qui définissent l'ouvrage durable...