L'approvisionnement de l'Europe en pétrole a été la semaine dernière au centre de débats intenses entre l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et les représentants de l'Union européenne (UE) lors de la sixième réunion de dialogue entre l'OPEP et l'UE à Bruxelles. Cette réunion a, faut-il le noter, précédé d'une semaine la 8ème réunion ministérielle du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG), qui se tiendra demain dans la capitale qatarie Doha. L'OPEP a réitéré sa disponibilité à approvisionner le marché européen en pétrole. Le secrétaire général de l'OPEP, M. Abdallah El Badri a, en effet, que affirmé, mardi dernier, l'organisation était «toujours prête» à approvisionner le marché en pétrole dont il a besoin. «L'OPEP est toujours prête à fournir à tout moment le pétrole dont le monde peut avoir besoin, peu importe la quantité demandée», a déclaré M. El Badri lors de la conférence de presse animée à l'issue de la rencontre avec les représentants de l'UE, réaffirmant par la même occasion que le problème d'approvisionnement de l'Europe en pétrole ne se pose pas. Et de rappeler que la flambée de prix survenue l'été 2008 était essentiellement due à la spéculation.Aussi, au moment où les prix du pétrole jouent au yoyo alternant hausse et baisse pour rester tout de même autour de 66-72 dollars, le secrétaire général de l'OPEP a soutenu qu'un baril «même à 80 dollars ne menacera pas la reprise mondiale», tout en notant que les inquiétudes n'apparaissent que lorsque les cours du baril de brut dépassent les 100 dollars. Le commissaire européen à l'Energie, Andris Piebalgs, partage le point de vue de l'OPEP. Il estime dans ce sillage que 70 dollars était «également un prix correct pour continuer à investir» dans la production pétrolière. Cependant, les deux parties estiment qu'il y a lieu de suivre de près l'évolution du marché pétrolier. Elles ont d'ailleurs souligné, selon les informations rapportées par les agences, «l'importance du partage de l'information sur les futurs scénarios de l'offre et de la demande mondiale de pétrole» et ont mis en exergue sur la «nécessité de stabilité, de transparence et de prévisibilité des marchés pétroliers», selon un communiqué de la Commission européenne diffusé à Bruxelles. Sur un autre volet, les deux parties ont lancé les préparatifs de la conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques et de la réunion des parties au Protocole de Kyoto à Copenhague en décembre 2009. A ce sujet, l'UE et l'OPEP ont reconnu l'utilité de diversifier les sources d'énergie, y compris les énergies renouvelables, d'éviter de gaspiller de précieuses ressources, d'améliorer l'efficacité et le développer des technologies des combustibles fossiles plus propres, en particulier la capture du carbone et stockage (CCS). Mais encore faudrait-il suivre ces engagements. Car, figurant parmi les principaux importateurs mondiaux de pétrole, de gaz et de harbon, l'UE s'impose aujourd'hui comme l'un des grands acteurs du marché international de l'énergie, elle doit donc s'impliquer sérieusement dans la lutte contre le réchauffement climatique et dans la stabilité du marché de l'énergie. S. I. Un nouvel instrument européen pour renforcer la sécurité de l'approvisionnement en gaz
La Commission européenne présentera à la mi-juillet un nouvel instrument visant à renforcer la sécurité de l'approvisionnement en gaz de l'Union européenne. Grâce à cet instrument «l'Union européenne sera mieux à même de réagir aux ruptures d'approvisionnement et d'élaborer des mécanismes de solidarité entre les Etats membres», a indiqué samedi dernier la Commission européenne. Lors de la crise du gaz de janvier 2009, un certain nombre d'Européens avaient souffert de pénuries d'approvisionnement. Ce fut surtout le cas dans les Etats membres moins interconnectés avec le reste du marché intérieur de l'énergie, a-t-elle rappelé. Au cours de cette crise, les règles de la directive relative à la sécurité de l'approvisionnement en gaz (telles que la convocation du groupe de coordination pour le gaz) ont été appliquées avec des résultats positifs dans plusieurs Etats membres, a ajouté la même source Toutefois, estime-t-elle, tant le Parlement que le Conseil ont estimé que la directive devrait être renforcée afin d'accroître la sécurité de l'approvisionnement en gaz. La refonte de cette directive avait déjà été prévue dans la deuxième analyse stratégique de la politique énergétique, qui était accompagnée d'une communication sur la sécurité de l'approvisionnement en gaz, selon elle. Gazprom appelle l'UE et les institutions internationales à aider l'Ukraine à financer ses achats de gaz Le patron du groupe gazier russe Gazprom, Alexeï Miller, a appelé l'Union européenne et les institutions financières internationales à aider l'Ukraine à financer ses achats de gaz russe, afin d'éviter une nouvelle crise gazière entre Moscou et Kiev. «Nous espérons que l'Union européenne et les organisations financières internationales prendront la bonne décision et qu'avec la Russie, elles pourront assurer le financement, octroyer des crédits pour les achats de gaz russe par l'Ukraine», a-t-il indiqué lors de l'assemblée générale des actionnaires du groupe. «La situation économique de la société d'hydrocarbures ukrainienne [Naftogaz], et celle de l'Ukraine en général, sont extrêmement difficiles», a rappelé M. Miller, en ajoutant : «Nous espérons qu'il n'y aura pas de répétition de la crise comme au début de l'année.» Kiev est à la recherche d'un prêt de 4,2 milliards de dollars (3 mds d'euros) pour payer ses livraisons de gaz russe, alors que Moscou ne lui prête plus d'argent. Les Ukrainiens doivent s'acquitter d'une lourde facture à la Russie d'ici au 7 juillet prochain. L'Ukraine risque de ne pouvoir remplir ses réservoirs de gaz durant l'été en prévision de la saison hivernale, réservoirs qui permettent d'assurer également le transit du gaz russe vers l'Europe. Un quart du gaz consommé dans l'UE provient de Russie, dont 80% transite par l'Ukraine. Washington investira 8 milliards de dollars dans les voitures propres et économes Les Etats-Unis vont débloquer 8 milliards de dollars pour assister trois constructeurs automobiles à investir dans des véhicules permettant de faire des économies d'énergie. Ce montant, dont près des trois quarts reviennent au groupe américain Ford, représente une partie d'une enveloppe de 25 milliards de dollars débloquée par le Congrès à l'automne pour encourager l'industrie automobile à développer des modèles propres ou économes en carburant. Le département de l'Energie a indiqué que d'autres prêts seraient accordés dans les mois à venir «à des constructeurs automobiles petits et grands et des équipementiers en amont et en aval de la chaîne de production». Le secrétaire à l'Energie Stephen Chu s'était déplacé dans le Michigan (nord), fief de l'automobile américaine, pour annoncer cette aide s'inscrivant pleinement dans les objectifs du gouvernement de Barack Obama à la fois pour sortir de l'ornière le secteur automobile et pour promouvoir une politique industrielle plus soucieuse du respect de l'environnement et moins dépendante du pétrole. «Nous avons une occasion historique pour aider à faire en sorte que la prochaine génération de voitures et véhicules lourds économes en carburant soit produite aux Etats-Unis», a souligné le président américain, cité dans un communiqué. Selon lui, cette aide facilitera notamment le respect des nouvelles normes de consommation fixées par l'administration le mois dernier, qui commenceront à s'appliquer progressivement à partir de 2012.